“Seppu...Seppu...quoi ?”
Film au combien
shadowrunesque, tout du moins de sa première heure où un mystérieux
commanditaire recrute des individualités, toutes professionnelles
dans leur domaine d’action, pour mener à bien une mission
délicate, le vol d’une mystérieuse mallette.
C’est d’ailleurs
excellent, prenant et haletant jusqu’à l’exécution de ladite
mission avant de sombrer, dans la deuxième heure du film, dans des
scènes plus bateaux les unes que les autres, dans des clichés
propres au mauvais cinéma.
Seule la séquence avec
Michael Lonsdale relève le niveau avec son diorama représentant la
légende des 47 ronins dont il évoque l’histoire (dont le seppuku
final) et informe ainsi De Niro de son statut de ronin dont il
ignorait tout. En dehors de ça, le casting est assez idéal,
suffisamment hétéroclite pour le rendre palpitant et intriguant à
l’instar d’un bon « Mission Impossible », autre
référence shadowrunique.
Le Paris qui nous est
présenté nage entre deux eaux, contenu entre ses éternels
bas-fonds et le charme de ses cafés vétustes qui n’existent plus
guère.
Jean Réno, le régional
de l’étape, incarne là certainement un de ses meilleurs rôles,
dans la veine traditionnelle de ses premiers personnages, un français
taciturne riche d’une vie intérieure, à la fois hautement viril
et à la tendresse débordante, qualité dévoilée au contact de De
Niro et de la belle amitié naissante qui les liera jusqu’à la
scène finale.
Pour conclure, un bon
petit film d’action, original pour ses lieux de tournage et sa mise
en scène qui invoque des classiques comme « La Main au
collet » ou « French Connection », rappelant de
furieuses courses poursuites automobiles.
Mais le tout finit en un
imbroglio vacillant sur fond de patinage artistique, bien fade face
au gymkhana sauvage qui nous avait été proposé jusque là.
Seppuku, le suicide
rituel des anciens samouraïs. Ronin est une porte déguisée sur la
découverte d’un monde plus vaste, celui du japon traditionnel et
ancestral.
Samuel d’Halescourt