L’ignoble festif a remplacé l’expérimentation
scientifico-chamanique
D’abord déçu de constater que « Les portes
de la perception » à proprement parler n’était en fait
qu’un court texte dans un recueil qui en compte beaucoup d’autres
et sur lesquels nous reviendrons ultérieurement.
Ma contrariété passée, je découvris un texte
bien décevant, eu égard à son aura légendaire, qui engendre, il
faut bien l’avouer, une légère pointe d’ennui malgré ses
qualités incontestables. Notamment celle de traiter avec le plus
grand sérieux sa prise de mescaline sous le contrôle d’un
médecin, témoin de son expérimentation.
Quant au reste du livre, c’est des plus
intéressants, toujours dans un style très austère, Huxley y
dévoile sa part authentiquement mystique, théosophique, admirateur
du divin dans la jouissance d’une entière liberté.
Pour conclure, l’œuvre culte d’un écrivain qui
l’est tout autant qui réjouit par son traitement sérieux,
universitaire, de l’absorption de plantes chamaniques qui ne sont
pas l’apanage de quelques hippies autodestructeurs. C’est
finalement un récit de voyage mais intérieur, cérébral et
domestique.
Un érudit qui se défonce aura toujours plus de
choses à dire que les fêtards écervelés qui ne cherchent qu’à
s’atomiser un peu plus. Merci Monsieur Huxley de réhabiliter les
psychotropes dans le cadre qui leur sied, l’expérimentation
scientifico-chamanique et le retour d’expérience par du concret,
de l écrit !
Samuel d’Halescourt