Quand la guillotine fonctionnait encore.
Du Lelouch engagé, dénonçant la
peine de mort, on pouvait craindre le pire. Et finalement ça se
laisse regarder malgré quelques longueurs et un manque significatif
de moyens, bon pas au niveau de Smic Smac Smoc que l’on pourrait
rebaptiser le Charles Gérard show mais tout de même.
Le film repose sur les épaules
d’Amidou, le Jean-Paul Belmondo du pauvre, qui s’en sort avec un
relatif brio.
Lelouch ne joue pas la facilité
dans son plaidoyer anti peine capitale. Il aurait pu mettre en scène
un innocent injustement condamné. Non, il propose de raconter
l’histoire d’un vrai tueur, de prostituées en l’occurrence,
qu’il assassine à l’aide d’une obscure technique de karaté
qu’il a appris dans les dojos. C’est un tueur compulsif dont on
peut se demander si la place est dans une geôle ou dans une
structure psychiatrique.
Ici sa place sera la cellule,
emprisonné après le verdict, attendant la sentence, le couperet.
A l’annonce de sa condamnation à
mort, le film passe de la couleur au noir et blanc qui souligne le
caractère pathétique, la froideur administrative et l’absence
d’espoir qui accompagneront désormais le personnage principal.
La peur, la terreur qui étreignent
Amidou au moment de passer à la guillotine est palpable et fait,
quoiqu’on pense du sujet, froid dans le dos. Du Kafka, peut-être
mérité, mais du Kafka.
Pour conclure, un film mineur de
Lelouch et largement oublié, à juste titre, pas pour le sujet mais
par le traitement.
.
Un Lelouch singulier, avec un
message, heureux de l’avoir exhumé.
Samuel d’Halescourt
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