Floyd et son tropisme
Toute la machinerie se met à
trembler. La fumée remonte le tube rouge, translucide et
fluorescent. Les vapeurs de la substance psychotrope vont attaquer
son cerveau pour plusieurs heures.
J’ai moi-même consommé
beaucoup de cannabis étant jeune, de l’adolescence au début de
l’âge adulte mais j’ai finalement compris que ce n’était pas
pour moi. L’aphasie, la perte de vigilance et de vigueur, la
paranoïa et l’angoisse, tout cela ne me sied guère. Je préfère
mille fois l’alcool, là est ma vraie drogue, celle qui me
correspond, ontologique et fidèle à mon ascendanc
e catholique.
e catholique.
Toujours est-il que ce gros
rejeton de demi-félon à la longue tignasse est ce qu’il serait
coutumier d’appeler mon meilleur ami, dans la définition générale
que l’on en donne.
Son père était un caïd, un
des plus craints de tout Vance City. Un prédateur à la fois sauvage
et sophistiqué, un ambitieux au chemin alternatif, une voie où l’on
monte vite pour redescendre et s’aplatir quelques étages plus bas.
Il purge actuellement une peine de 203 ans, incompressible, pour un
quadruple meurtre en forme de règlement de compte, dans la
principale station carcérale du système solaire que l’on surnomme
l’aiguille. Un des plus grands bassins d’emplois avec New-Macao.
Cinq cent mille détenus répartis dans une prison spatiale, orbitant
entre les cailloux de la grande ceinture d’astéroïdes, entre Mars
et Jupiter. La plus grande concentration de détraqués et
d’assassins que l’humanité ait jamais connue.
Son géniteur fait partie de ces
condamnés, de ces zombies numérotés et surveillés, pour lequel il
ne peut rien faire si ce n’est lui rendre visite tous les six mois
et lui payer quelques cartouches de Jupiter’s.
Je vous recontacte prochainement
Samuel d’Halescourt
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