La preuve que le cinéma a évolué
Sur le papier le concept était plutôt bon. Refaire
à l’identique un chef d’œuvre du cinéma mondial en accusant un
intervalle de quarante années.
Car, non seulement « Psycho » est d’une
fadeur agressive mais en plus de cela, comme une hérésie suprême,
il viendrait à nous faire douter du caractère génial de
l’original. Le « Psychose » d’Hitchcock ne serait
peut-être pas si formidable. Dépouillé de son aura de légende,
notre œil aurait-il été sous influence ?
Simplement la preuve que le cinéma a évolué et
que les trouvailles d’antan sont admirables une fois remises dans
leurs contextes et par leurs puissances historiques dont il faut
s’inspirer mais qu’il est vain de vouloir imiter.
Malgré la présence d’acteurs rares et fascinants
comme Viggo Mortensen et William H.Macy, nous assistons à l’échec
parfait, à l’effondrement d’une certaine forme d’idolâtrie
nostalgique, de culte ancien réitératif, de bégaiement créatif.
On aurait pu assister au lancement d’un nouveau
genre mais Gus Van Sant initie une tradition qui est tuée
instantanément dans l’œuf.
Pour conclure, de bons acteurs bien dirigés et un
scénario qui a fait ses preuves (évidemment) mais de fait une mise
en scène surannée et une photographie des plus banales qui en
deviendrait personnelle par son manque total d’individualisation.
Un hommage malheureux, raté qui fait d’un
réalisateur estimé et estimable, un fournisseur officiel de quasi
série B. On en éprouvera de la tristesse, un rassissement de
l’estime ou alors on ne l’en aimera que plus, touché et
rasséréné par l’échouement.
Samuel d’Halescourt
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