Déchirure du Multivers
On y découvre un Hawkmoon en pleine dépression,
valétudinaire, sale, ayant à peine la force de bouger et uniquement
obsédé par les figurines de son wargame avec lesquelles il
reproduit conflits et batailles, ne se remettant pas de la perte de
son amour passionnel, Yisselda. Jusqu’à ce qu’une certaine
Katinka Van Bak ne le bouscule, le sorte de sa torpeur et tente de le
revigorer afin d’affronter un tyran par-delà les montagnes
bulgares du nom d’Ymryl. Pour ce faire, il devra se changer en
Ilian et être prisonnier d’un corps féminin tel Elminster, le
célèbre magicien des royaumes oubliés.
Dans cet opus, le style n’a rien d’éblouissant,
on flirterait même avec le médiocre, heureusement rattrapé par de
bons dialogues et une intrigue suscitant une vive attention de
l’esprit.
Cette légende d’Hawkmoon, malgré ses qualités,
n’est qu’un succédané du cycle d’Elric, un pis-aller pour
celui qui cherche à continuer l’aventure Moorcockienne.
Même si certains affirment qu’Hawkmoon est
supérieur à Elric, je ne vois là que snobisme et excentricité,
qui consistent à porter au pinacle l’œuvre secondaire sur la
principale. Elric ayant bien plus de corps, cette
anarcho-individualiste en errance, ne jurant que par les armes et
l’amitié, le chaotique bon par excellence (pour parler alignement
dans Donjons et Dragons), il est la figure de la Dark Fantasy. A son
aune, Hawkmoon est bien fade même s’il lui empreinte son
caractère, celui du champion éternel.
Pour conclure, un volume inférieur au reste de la
saga, une aventure oubliable même si les amateurs du genre, dont je
suis, pourront en retirer un plaisir certain, une sincère
jubilation.
Le cadre des romans, cette Europe retro-médiévale,
n’est pas particulièrement enthousiasmante et, entre loi et chaos,
peu stimulante.
En espérant que la quête de Tanelorm, le dernier
de la légende élève le niveau.
Samuel d’Halescourt
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