samedi 9 janvier 2016

Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées de Peter Jackson (2014) Note : 15/20

N’abîmez pas mon cambrioleur


Autant il avait fallu faire des coupes de chapitres entiers pour le Seigneur des Anneaux, quitte à évincer notre bon vieux et adoré Tom Bombadil, dans le Hobbit il aura été nécessaire de rajouter des éléments absents du roman de Tolkien et qui semblent parfois malvenus.

Une histoire d’amour fulgurante entre une elfe et un nain, hérésie s’il en est si l’on prend en considération les haines et mépris qui séparent les deux peuples dans le folklore, les codes de la fantasy traditionnelle. Nous avons même droit à un baiser hollywoodien post-mortem. Point de métissage en Terre du milieu même si, étreint par la curiosité, on aurait aimé découvrir la tête qu’aurait eu un mulâtre demi-elfe.

Dans cet épisode, Bilbo Sacquet, notre hobbit (la seule race où même jeune on aspire à vivre comme un retraité), est pris du syndrome dit de Jack Burton car, pourtant personnage central du film, il se trouve relégué au second plan, se fait voler la vedette par celui qui aurait dû rester un personnage secondaire. Comme Jack, Bilbo se fait assommer pendant une scène d’action et rate le plus croustillant des combats.

Les scènes de batailles sont certes irréprochables mais ressemblent plus à Warhammer, le célèbre jeu de figurines sur table, qu’à un quelconque esprit Tolkienien. Notamment le chef des nains, monté sur cochon, qui paraît sortir tout droit de l’univers exploité par Games Workshop.

Pour conclure, le moins bon d’une trilogie déclinante, où l’on se débarrasse des orques comme des pions à la chaîne, ce qui peut finir par taper sur le système.

Heureusement, on est clairement dans un film pour adulte, j’en veux pour preuve la dimension tragique du dénouement où trois nains trépassent, dont Thorin Ecu-de-Chène, le plus emblématique d’entre eux.

Et puis à la toute fin, Bilbo retrouve sa chère Comté où la paisibilité inhérente au territoire contraste avec l’aventure tempétueuse qu’il vient de vivre.

Peter Jackson aura-t-il l’outrecuidance finale de s’attaquer au Silmarillon, je le fantasme secrètement !




Samuel d’Halescourt

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