Après la perfection qu’est le
« Seigneur des Anneaux », difficile d’être de nouveau
au niveau et de réitérer ce magistral coup de maître avec l’amorce
d’une inédite trilogie.
La première heure est digne du
splendide, l’arrivée de Gandalf et des nains parasites qui
encombrent et envahissent la chaumière du pauvre Bilbo dépassé par
ces rustauds dépouilleurs de garde-manger. On y est avec eux, le
seizième convive derrière l’écran, bercé par des cadres
idoines, dans une atmosphère chaleureuse, rustique mais
sophistiquée, où le gueuleton n’est qu’une genèse à
l’aventure qui se profile. Dans son trou de hobbit, Martin Freeman
est fabuleux, incarnant à merveille ce mélange d’être civilisé
et inadapté simplement armé de l’humour caractéristique de la
perfide Albion.
Et puis vient le temps de
l’action, de la pérégrination, des Trolls des montagnes et du
roi des gobelins où l’on perd un peu en perfection et en magie
cinématographique, l’animation des créatures laissant quelques
défauts dans le sillon de leur passage.
La volonté de Peter Jackson
d’explorer le texte original de Tolkien pour y rajouter des
séquences annonçant le réveil de Sauron alourdit l’ensemble et
déçoit les orthodoxes qui auraient souhaité que l’on s’en
tienne au livre stricto sensu. La scène d’échanges d’énigmes
avec Gollum est sûrement la plus emblématique pour tous les
amateurs du livre et elle est très bien rendue.
Pour conclure, dans le genre
fantasy (voire high fantasy), c’est ce qui se fait de mieux et
également les seules choses à se mettre sous la dent au cinéma.
Les images sont superbes, les
personnages archétypaux au sens Jungien du terme, bien définis où
chaque nain a sa propre apparence, personnalité et attitude.
Du grand spectacle populaire, un
contentement pour tous ceux qui réclament à corps et à cris
l’apposition de l’imaginaire Tolkinien dans nos œuvres de
fiction.
Samuel d’Halescourt
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