lundi 2 janvier 2017

Underworld de Len Wiseman (2003) note: 12/20

De la bonne utilisation du nitrate d’argent


Première impression, ce n’est pas aussi lamentable que ça le laissait présager. Il y a du récupérable, du digne d’être sauvegardé, du mémorisable. En faible quantité certes mais quelques éléments surnagent après décantation.

Tout d’abord l’héroïne, Selene, principale attrait du film, impressionnante, froide et atrabilaire dans les scènes courantes et hautement crédible dans des scènes d’action mêlant fuites et fantasques fusillades.

L’image nimbée d’une lumière artificielle, un filtre bleuté qui envahit nos rétines, embellit les plans et flatte nos impressions, faisant échapper le film de peu à la perfide et suprême insulte de téléfilm.

Le problème majeur d’Underworld est que ça sent partout le plastique alors que ça devrait sentir le métal. Un métal des plus coriaces, des plus abrasifs.

Les lycanthropes ressemblent plus à des rats-garous géants et luisants, voire à des hyènes garous, qu’à de bons vieux loups-garous, imposants et racés, comme on les a toujours définis dans la culture populaire. Que les plans sur les lycans soient la plupart du temps furtifs n’est, à mon humble avis, pas un parti pris de réalisation mais plutôt une nécessité au vu de leur grossière fabrication, le but étant d’échapper au ridicule.

Pour conclure, une ébauche, la simple esquisse de ce qu’aurait pu être un grand film sur une guerre vampires contre loups-garous au sein d’un univers ouvertement gothique-punk, alors que nous espérions qu’il serait la concrétisation cinématographique du « monde des ténèbres » exploré pendant nos jeunes années de rôlistes.

Le combat final dans une marre souterraine est assez affligeant et le vampire-garou qui en sort victorieux, combinant les deux ADN, les deux sangs, proche du pathétique, le film signant là la vraie nature du projet.




Samuel d’Halescourt