jeudi 20 octobre 2016

Cinquième antienne du Kindred : Vulcain, névraxe de la fédération


Une bille de métal orbitant entre Mars et Jupiter, concentrant tous les pouvoirs des nations ralliées de l’imposante fédération solaire. Le président, nommé parmi les différents chefs d’état, y règne d’une main de maître, élaborant les projets novateurs des futurs destins collectifs.

168,35 kilomètres de diamètre, accusant une population de 53 millions d’individus à l’année. Lieu de toutes les politiques et de tous les contrats juteux. Tout milliardaire qui se respecte se doit d’y avoir son penthouse, vue sur l’espace. Egalement lieu de pèlerinage, chaque habitant du système ayant effectué au moins un voyage sur l’homérique satellite artificiel afin de constater de ses yeux l’ingénieux esprit de réalisation des bipèdes humanoïdes, toutes races confondues.

Echafaudée au début du XXVème siècle sur une idée des pères de la fédération à l’avènement de celle-ci. Sa construction aura duré 18 ans et mobilisé cent millions de travailleurs dévoués à l’établissement d’un empire héliocentrique que les prochaines générations feront galactique.

Planète d’acier lilliputienne qui, avec les décennies, s’est vue affublée de deux satellites microscopiques à l’échelle du soleil mais néanmoins substantiels à la notre : New-Maccao, le plus grand casino de l’univers connu sur l’un et, sur l’autre, le quartier général de l’armée du Christ, une entité à la fois officielle et paramilitaire, défendant partout où elle le peut, les intérêts du fils de Dieu, reconnu comme tel par une majorité après passage aux rayons X de son message, le plus adapté aux desiderata d’une humanité apaisée et pacifique.

Certains esprits revêches l’appellent l’étoile noire ou l’étoile de la mort, pour le dénigrer, en référence à ce que tout le monde connaît.




Samuel d’Halescourt

mardi 11 octobre 2016

Casablanca de Michael Curtiz (1942) Note : 19/20

La première des Cantina




Le film s’ouvre sur les rues de Casablanca où, au détour d’une d’entre-elles, on peut apercevoir une affiche de propagande pétainiste où il est écrit (en français évidemment) : « je tiens mes promesses. Même celles des autres ». C’est bien trouvé, plutôt drôle et percutant, nous mettant directement dans l’ambiance.

Et puis un peu plus tard, apparaît Rick, Humphrey Bogart dans toute sa splendeur, au sommet de sa carrière et des performances qui en découlent.

Une époque où la virilité était encore symbolique. Bien que gringalet, Humphrey est fumeur, buveur et plein d’assurance, ce qui fait de lui un homme, un authentique. Ce qui a bien changé depuis, désormais pour le meilleur et pour le pire, la virilité est empirique, elle se mesure au tour de biceps, à la gueule de dur et au vit surpuissant. Aujourd’hui pour Humphrey ce serait la musculation ou les rôles de geek. Il ne pourrait pas asséner avec autant de classe et de détachement cette réplique cinglante « ma nationalité, c’est ivrogne ! ».

Le film est le représentant d’une catégorie peu usitée que l’on pourrait nommer « romance et gestion de club », un vrai genre à part entière.

Casablanca pourrait également être un spin-off de Star Wars. On y suivrait les aventures d’un bouge de Mos Esley, un million d’années avant la menace fantôme. Ca pourrait aussi être le cadre d’un appel de Cthulhu sans monstre tapi dans l’ombre, à part les allemands !

Pour conclure, un grand film, magique, éternel, classique parmi les classiques. Le club de Rick à jamais dans la légende de tous les cinéphiles acharnés. La réapparition d’Ingrid Bergman dans la vie de Rick, leurs flash-back à Paris, tout concorde à amadouer la nature qu’il s’est forgé et à percer des trous dans le filet de son cynisme.

Ici tout est beau et désuet, deux mots parfois synonymes.




Samuel d’Halescourt