mardi 10 novembre 2015

La seule exactitude – Alain Finkielkraut (2015) Note : 16/20

La seule exactitude – Alain Finkielkraut (2015)


Un flingue avec un nœud papillon




Autant annoncer la couleur, ce livre m’a régalé. Une accumulation de courts chapitres qui traitent de l’actualité de ces deux dernières années où Finky délivre ses sublimes exaspérations, son divin accablement.


Il me semble que dans les années soixante et soixante-dix, les philosophes les plus intéressants étaient principalement de gauche. Aujourd’hui, les intellectuels les plus passionnant sont quasiment tous classés à droite. C’est ainsi, il ne faut pas en prendre ombrage mais l’admettre et s’en délecter.

Et je le dis sans trembler, Finkielkraut est une des lumières de ce siècle balbutiant. Un phare qui ne cède aucune concession à l’époque, à la sainte modernité.

Il aime à citer d’autres auteurs, ce qui est un signe d’humilité ou de pédanterie, au choix (paradoxe du mot pédant, l’employer pour dénoncer une attitude c’est l’être), mais on préférerait parfois qu’il en produise des paraphrases pour le plaisir de goûter à ses propres mots.

Finky sait également se montrer très drôle avec une simple phrase : « au nom du onzième commandement « tu ne feras pas d’amalgame » ». Imparable !

Ce qui fait certainement de moi un être profondément réactionnaire, j’aime encore l’intelligence et celle-ci ne peut être un blanc-seing livré à l’air du temps mais un regard critique, préventif, une sorte de sagesse embryonnaire.

Pour conclure, un livre nécessaire et salutaire, que l’on partage ou non ses analyses. A titre personnel, je ne suis pas en adéquation avec sa pensée concernant Dieudonné et Finkielkraut devrait prendre garde des interdictions et des lynchages, de peur d’être le prochain.

La question juive et son articulation dans la société française est également très prégnante, prépondérante mais développée avec la sagacité de celui qui connaît son sujet et entrevoit une simili-vérité.

Dans son intermezzo Heidggérien, je n’ai pas bien saisi quelle était la différence entre l’être et l’étant, je m’échine à comprendre mais je ne serai probablement pas le seul.

A lire !








Samuel d’Halescourt

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