mercredi 16 septembre 2015

The Social Network de David Fincher (2010) Note : 17/20

The Social Network de David Fincher (2010)

Enlevez le « the », juste Facebook !


Du bon Fincher, comme d’habitude mais à la qualité encore rehaussée. Un film pour l’histoire, marqueur d’une génération, aussi important que le fut « easy rider » en son temps, seules les bécanes ont changé, passant de la moto à l’ordinateur. La voix off survitaminée de Zuckerberg fait également penser à celle de Trainspothing.

La thèse du film est simple et se résume en un seul questionnement : à qui appartient une idée, à celui que l’a et n’en fait rien ou à celui qui a les capacités et la volonté de la développer ?

La scène d’ouverture est incroyable, un dialogue au couteau, digne de celle de « réservoir dogs », qui annonce un film du même tonneau, brillant, haletant et submergeant.

Après quoi, se succèdent des plans qui suivent Zuckerberg traversant Harvard et puis le plus intéressant, un montage où l’on voit des jeunes, qui ont tout pour eux, faire la fête et notre héros dans son coin ourdir sa vengeance. C’est magistral, cela sous-tend que ceux qui ont la beauté et la richesse sont des improductifs, des homo festivus, et que ceux qui en sont dépourvus, les inadaptés, sont les seuls capables de création de par une volonté de puissance encore inassouvie.

A noter la petite référence à Karaté Kid qui fait toujours plaisir quand les frères Winkelvoss évoquent la possibilité de se déguiser en squelette.

La présence de Rooney Mara est un vrai plus, cette actrice est proprement géniale, son charisme illumine les quelques séquences où elle apparaît.

Pour conclure, une œuvre incontournable de notre jeune modernité post-internet, une épopée contemporaine du capitalisme virtuel, d’une bulle spéculative traitée avec génie.

La lumière, l’ambiance, la progression de l’intrigue, tout est parfait. L’ascension de Zuckerberg, parti de rien et se constituant un empire étape par étape, est palpitante. Le nouveau monde avec les géants de l’internet : Google, Youtube et Facebook, s’invente sous nos yeux, à base de code algorithmique et d’ingéniosité.

Le film s’achève sur la sauterie organisée pour le premier million de comptes Facebook. Aujourd’hui nous en sommes largement au-delà du milliard. Quelles limites pour Zuckerberg ?

Evidemment que rien n’a dû se passer comme le film le montre et pourtant tout paraît vraisemblable. Un pur thriller informatique.




Samuel d’Halescourt

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