lundi 29 août 2016

Prometheus de Ridley Scott (2012) Note : 12/20

Des questions sans réponses et une promesse non tenue


Visuellement c’est impeccable mais le scénario est à se pendre, digne d’une série Z, accumulant incohérence et manquement à la crédibilité.

Le film était pourtant à la base une immense promesse, devant répondre et résoudre quelques mystères fondamentaux de l’univers. Mais voilà, l’extraterrestre créateur qui aurait pu nous apprendre tout un tas de choses, se retrouve être le roi des bourrins, préférant cogner dur au lieu de discuter et de nous éclairer.

Forcément lorsque l’on vise plus haut que son propre imaginaire, on se retrouve avec un tel personnage qu’on décide qu’il demeurera muet car on n’a trouvé aucun dialogue à sa hauteur.

Les deux seuls intérêts de ce film sont son caractère cyberpunk, toujours agréable et fascinant, et l’esthétique du vaisseau principal, le Prometheus, qui est tout bonnement sublime, magnifiquement dessiné, un des plus beaux transporteurs vus au cinéma.

Sur la petite échelle de la crédibilité, la pulsion kamikaze à la fin d’Idris Elba et de son groupe est réellement douteuse. Sur le simple bruit que le « gros bleu » voudrait pourrir la terre, un groupe de mercenaires, uniquement motivés par le fric, se retrouve être 1es Djihadistes de la défense de l’Humanité. Thèse anéantie par leur sacrifice qui détruit le vaisseau et prouve par la-même que la menace était surestimée.

Pour conclure, un film pas complètement mauvais, tout amateur de SF y trouvera même quelques scènes extrêmement kiffantes dont il restera trace que l’homme les aura imaginées puis mises en image ; mais dans l’ensemble ça suinte relativement le médiocre, le hasardeux et le bâclé. Un petit Ridley Scott.




Samuel d’Halescourt

dimanche 7 août 2016

Je suis une légende – Richard Matheson (1954) Note : 15/20

De quoi vampiris est-il le nom ?


L’action se déroule à la fin de la décennie 70, sur trois années entre 1976 et 1979, alors futur d’un Matheson qui anticipe ce récit post-apocalyptique depuis les années 50.

Un mal a contaminé toute l’humanité. Robert Neville est le dernier survivant grâce, semble-t-il, à une morsure de chauve-souris hautement immunisante. Autour de chez lui, les vampires pullulent ; il les élimine assez facilement, ils ne sont pas très coriaces.

Puis il y a la rencontre avec cette femme, apparemment elle-aussi épargnée par le mal, qui cherchera à se débarrasser de lui. Elle s’avère appartenir à un groupe hybride à mi-chemin entre l’humain et le vampire.

Entre deux verres d’alcool, Neville est obsédé par ses travaux qui consistent à isoler le virus, en fait un bacille responsable de la mutation.

C’est aussi l’occasion pour Matheson de questionner par le truchement de son personnage principal les poncifs ou fondamentaux qui entourent l’image du vampire. Un vampire non-chrétien, un vampire juif par exemple, peut-il être repoussé par un crucifix ? Quel principe actif contenu dans l’ail peut-il bien faire détaler le vampire ? Quant au soleil, quelle fonction vient-il perturber ?

Pour conclure, un classique de la science fiction qui tient relativement ses promesses. Il ne faut pas y chercher un grand style et une débauche de vocabulaire, cependant l’ambiance est prenante et l’histoire passionnante.

Mais Matheson est un visionnaire, un devin. Son «  je suis une légende » annonce en forme de métaphore l’arrivée imminente du sida. Les homosexuels, à la sexualité débridée à la f in des années 70, qui ont ensuite réussi à passer les années 80 sans être contaminés par le « cancer gay » sont clairement des légendes. Vampiris, c’est le VIH.




Samuel d’Halescourt