Etude sur la goulification ou l’éloge des canidés
Du post-apocalyptique dans sa
veine virus qui décime et zombifie voire vampirise, même si pour
les créatures présentes ici on pourrait aisément parler de goules
au vu de leur rapidité, de leur célérité. Will Smith prouve qu’il
a du charisme. Tenir une heure dans un New-York désert sur sa seule
tronche est prodigieux, même si le berger allemand apporte lui aussi
une belle présence.
Le berger allemand, parlons-en,
Samantha, pourquoi sa mort m’a touché, plus que celle du héros ?
Parce que le chien est l’innocence, la pureté, la candeur
incarnée. C’est une créature céleste qui apaise et humanise tous
les grands cyniques, toujours éblouis par la naïveté et sa
présente incarnation. Sa loyauté, même si elle confine il est vrai
à la servitude, est émouvante, caractéristique d’un animal
hautement catholique qui comme dans le film donnerait sa vie pour
vous protéger. C’est un samouraï au service du clan, de son
daimyo.
L’ambiance générale est très
agréable. Un New-York vide, rongé par une végétation reprenant
ses droits où antilopes sauvages et lions pullulent. Où le golf sur
un avion de chasse planté sur un porte-avion est une activité
courante. La solitude de la « légende », scientifique
cherchant un remède au virus, est très bien rendue, jusqu’à la
folie quand la timidité l’empêche de parler ouvertement à un
mannequin à perruque.
Pour conclure, un film habile,
une réflexion sur l’annihilation de l’humanité et de ses
survivants. Le réalisateur a pris le parti de mettre en valeur la
lumière, contrastant avec un sujet plutôt sombre, les scènes de
journée sont éblouissantes, le soleil se souciant peu du destin de
l’humanité continue à briller sans relâche.
Un bon film de genre, même si
c’est aussi dans sa part commerciale. Tout est à sa place, chaque
élément remplit une case, le héros solitaire, la meute de
zombies-vampires (des zompires), la majesté du chien et une ville
déserte.
Ne reste plus qu’à lire le
livre de Richard Matheson.