Préambule à la
rétrospective intégrale des sept films réalisés par Jean Yanne
Les comédies réalisées par Jean
Yanne dans les années 70 et début 80 semblent bien éloignées du
tout venant superficiel habituel de l'époque. De la comédie, on
passe à la satire et le genre est tout autre.
Disséquant le monde de la radio, des
jeux télévisés, du music-hall, du syndicalisme, les conséquences
d'une hypothétique invasion par une chine communiste et enfin le
passé, par le truchement de deux pastiches conclusifs. Tous ces
projets sont une exploration grinçante et politiquement incorrecte
d'ensembles qu'il a visiblement pratiqués de l'intérieur.
Jean Yanne est un artiste et un
personnage qui par son travail reste fascinant. Ce beau spécimen
quasiment chimiquement pur d'anarchiste de droite. Cet adepte du
« rien à foutre mais tout de même ». Ce contempteur
des règles, des conventions, des hiérarchies, des codes, des
injonctions, des restrictions, de la morale et de la bienséance qui
finit par les justifier pour s'y sentir bien au chaud comme dans un
cocon agréable. Car il sait par dessus tout que l'authentique
anarchiste est un parasite qui ne peut s'épanouir que sur un corps
sain.
Par sa filmographie, Jean Yanne amène
l’œuvre satirique au rang d'art contemporain et c'est ce que nous
allons voir
Samuel d'Halescourt