dimanche 20 août 2017

 
Un quinquennat pour rien – Eric Zemmour (2016) 16/20


Zemmour le zemmourien va vous zemmouriser

Commençons par le plus massif, ces « chroniques de la guerre de civilisations » qui s'étendent de début 2013 à mi-2016. Zemmour y décortique de manière magistrale, dans un style brillant et toujours plein d'ironie, les circonvolutions de l'époque qui font l'actualité française et internationale.

Le mauvais procès que lui font ses adversaires qui méconnaissent la somme de son travail, va toujours dans le même sens, ressassement de marottes de type réactionnaire, alors que pour celui qui sait lire, les deux thèmes qui reviennent le plus souvent sont l'Allemagne et l'économie.

Mais, il est vrai que Zemmour tend le bâton pour se faire battre en débutant le livre par un court essai intitulé « La France au défi de l'islam » où sa thèse, cohérente pour qui veut adhérer à son système, apparaît comme des plus hardcores et virulentes au milieu de l'hégémonie d'une pensée médiatique qui ferait passer pour courageux l'adjectif irénique.

Zemmour retourne tout, y compris nos frêles cerveaux, en affirmant que la doxa n'a rien compris et que c'est même l'inverse qui fait office de vérité. A savoir que ce que l'on pensait être le bon musulman est en fait le mauvais et vice versa. Que celui qui nous semble sympathique car correspondant aux canons de nos veilles valeurs issues de la Chrétienté n'est en réalité qu'un mauvais musulman dans la mesure où il s'éloigne des doctrines incontestées et incontestables qu'il devrait suivre et appliquer.

De quoi faire trembler et vaciller plus d'un humaniste, le laissant errer pour un bon moment dans un flou intellectuel des plus profondément vertigineux.

Pour conclure, un intellectuel qui innove, surprend, contrecarre et nous invite à de profondes réflexions et remises en question. Un punk sans crête et même mal coiffé.

On a oublié les frères Zemmour qui agirent il y a quelques décennies dans le grand banditisme, mais ce Zemmour là, je vous fiche mon billet que l'on ne l'oubliera pas de sitôt.




Samuel d'Halescourt