Tchouang et la gastronomie chinoise
C’est l’histoire de
Tchouang-tseu, philosophe de l’antiquité chinoise (période des
Royaumes combattants), de l’enfance au dernier souffle, ballotté
d’un endroit à un autre puis voyageur invétéré avant de se
constituer quelques disciples qu’il rejettera comme tels.
Sa philosophie repose sur le rejet
d’à peu près tout, une sorte de proto-nihilisme, à part les
bonnes victuailles et le vin dont il s’enivre le soir en discutant
avec un confrère. D’ailleurs Rambaud est dans ce bouquin obsédé
par la bouffe, c’est autant un livre de cuisine qu’une
hypothétique biographie.
Il y a beaucoup de vide et de
passages inutiles, des morceaux de paragraphes qui font plaisir à
l’auteur mais ne font que nous plonger dans un flou douteux, une
expectative molle et gluante.
Opposé viscéralement à
Confucius et ses enseignements, il accepte certains boulots , en
refuse d’autres, pour le compte notamment du mystérieux roi Wei.
Ce n’est évidemment pas un
grand livre mais il a au moins le mérite de nous faire découvrir
Tchouang et ses penchants philosophiques. Un homme étonnant,
singulier, partisan du non-agir qui, je crois, est une des
caractéristiques du taoïsme.
Mais aucune allusion à son œuvre,
le « classique véritable de Nanhua » ou « Zhuangzi »
(merci wikipédia), seulement quelques réflexions disséminées ça
et là, souvent des réponses à des questions qui lui sont posées.
Pour conclure, une agréable
plongée dans une Chine antique et éternelle qui voyait fleurir les
penseurs et les écoles de philosophie comme autant de
pré-socratiques en Grèce.
On ne retiendra pas le style mais
l’ambiance, des palais au milieu d’une luxuriante nature, des
mets locaux et qui nous invitent à jouir d’un des plus grands
bonheurs terrestres : un ami, du bon vin et le monde à refaire.
Samuel d’Halescourt