mercredi 22 avril 2015

La saga Harry Potter au cinéma (les 8 films) (2001 à 2011) Note : 7/20

La saga Harry Potter au cinéma (les 8 films) (2001 à 2011)

Du sous-Narnia


Je fais un tir groupé ! Les huit films d’un coup. Je ne vais pas m’emmerder à commenter ces sous-produits du mainstream cinématographique un par un. Le problème n’est pas la réalisation, Chris Columbus, Alfonso Cuaron ou David Yates n’y sont pour rien, leur livraison est relativement propre, non le problème c’est le contenu, le scénario et donc les livres originaux. C’est pauvre, proche du médiocre. Quelques trucs intéressants comme les codes d’éducation à l’anglaise, uniformes et bonnes manières mais à part ça…

Taper dans les mythes et légendes, dans le bestiaire du fabuleux et le patrimoine du merveilleux pour créer son propre univers est à double tranchant. Soit c’est réussi, à l’image de la Terre du Milieu de Tolkien ou le monde de Narnia de C.S. Lewis, soit c’est raté (comme le sujet ci-évoqué, étudié et évalué) et cela ne constitue qu’un agglomérat de vieux archétypes reliés entre eux de façon maladroite et sans cohésion d’ensemble. Seuls les enfants pourront s’en ébahir du fait de leur trop grande candeur.

Je le redis, les réalisateurs n’y sont pour rien, on fait ce qu’on peut avec la matière que l’on vous octroie. Et la substance ici est digne des plus mauvais patchworks du genre.

Je m’étais pourtant mis dans les meilleures dispositions afin d’apprécier la saga. Ayant attendu la période de Noël et son ambiance si particulière pour les regarder, j’étais prêt à me laisser prendre par cette simultanéité, cette osmose expérimentale et je n’en fus que plus déçu.

Pour conclure, une saga décevante par une histoire sans originalité, cousue de fil blanc, des personnages sans aspérités, sans aucune profondeur, des adolescents d’une normalité fantasmée à faire peur.

Voldemort n’a de maléfique que l’apparence, c’est plus un gangster de la magie qui cherche l’hégémonie. Quant au loup-garou dans le troisième, il est pathétique, famélique, on le dirait tout droit sorti d’un camp de concentration.

A voir tout de même car malheureusement ça fait désormais parti de l’histoire du cinéma, mais l’honnêteté et la raison nous poussent à hiérarchiser et le monde de Narnia est mille fois supérieur et, entre les deux, la seule œuvre qui compte vraiment.




Samuel d’Halescourt

vendredi 17 avril 2015

Liste personnelle et subjective des dix meilleurs romans ou nouvelles (2011)

Liste personnelle et subjective des dix meilleurs romans ou nouvelles qui m’ont particulièrement marqués, établie en 2011 sur un bon millier dévorés.


Ceux de ma cosmogonie s’y reconnaîtront.




  1. L’avortement (R. Brautigan)
  2. Vers chez les blancs (P. Djian)
  3. Coulez mes larmes, dit le policier (P. K. Dick)
  4. Le cauchemar d’Innsmouth (H. P. Lovecraft)
  5. Les contes de la folie ordinaire (C. Bukowski)
  6. Demande à la poussière (J. Fante)
  7. Bel-ami (G. de Maupassant)
  8. Un privé à Babylone (R. Brautigan)
  9. Le château des Carpates (J. Verne)
  10. Ubik (P. K. Dick)

A renouveler dans dix ans.








Samuel d’Halescourt


dimanche 12 avril 2015

Les gardiens de la galaxie de James Gunn (2014) Note : 17/20

Les gardiens de la galaxie de James Gunn (2014)


Un raton laveur peut être un grand acteur !


Fabuleux ! Un grand moment de divertissement. Du space opéra grandiose, teinté d’humour, au croisement de Star wars et d’un bon bouquin de Carolyn J.Cherryh

Alternant les ambiances esthétiques, néo-fascistes à la Starship Troopers, d’autres plus cyberpunk empreint d’anarcho-capitalisme avec son cortège de bizarroïde et de patibulaire.

Il y a de véritables trouvailles, comme cette histoire de crâne gigantesque, vestige organique d’une ancienne créature céleste sur lequel des milliers d’ouvriers s’affairent à en extraire la matière grise revendue au marché noir, idée proprement géniale. Et puis le concept de ces six singularités qui auraient précédé l’univers. C’est abstrait et plutôt incompréhensible, mais le fait de tenter une explication pré-cosmique me met en joie.

Le groupe des gardiens est magnifique, hétéroclite, répondant tous à leur propre logique, à la base isolés et solitaires, on a l’impression qu’ils découvrent simultanément pour la première fois le sentiment d’amitié.

Comme quoi les films de super héros peuvent produire du grand, à l’instar d’Hellboy ou Iron man, quand la créativité s’en mêle, quand le blockbuster se transcende et devient quasiment film d’auteur.

Pour conclure, un film foisonnant, bourré d’idées géniales, aux dialogues savoureux, enfin parlons plutôt de répliques et de réparties.

Evidemment deux bémols, la figure caricaturale du grand méchant qui ne pense qu’à détruire, dont la seule stratégie réside sur l’annihilation de la civilisation mais finalement figure obligatoire, sans nuance, du comics américain. Et puis des courses poursuites un peu ennuyeuses et navrantes même si elles sont bien ficelées.

Mais globalement, gros film, étincelant, grandiose, une épopée galactique, du space opéra décalé et brinquebalant comme on aime.

Bref du très grand Marvel, preuve que malgré leur popularité clivante (il est rare que les amateurs de film de super-héros soient également des aficionados de Jacques Tati) le studio produit des œuvres qui feront date dans l’histoire du cinéma.




Samuel d’Halescourt

lundi 6 avril 2015

Syriana de Stephen Gaghan (2005) Note : 14/20

Syriana de Stephen Gaghan (2005)

Variations autour du pétrole


Complexe, adulte, sinueux. Un film facile dans la forme, exigeant sur le fond. Un conte moderne, géopolitique, qui n’a rien perdu de sa pertinence dix ans après.

Le film se compose de quatre histoires se déroulant simultanément, celle d’un agent de la CIA (George Clooney), d’un conseiller et spécialiste en hydrocarbure (Matt Damon), d’un jeune travailleur en pays arabe sur une pente glissante et l’histoire de Jeffrey Wright dont je n’ai pas très bien compris ce qu’il faisait et par conséquent l’utilité.

La thèse est connue, elle paraît objective, pouvant passer pour profondément anti-américaine.

Le gouvernement Américain préfère soutenir les dictateurs, leur garantissant une exploitation totale du pétrole au détriment des progressistes qu’il fait assassiner, jetant des tas de jeunes dans les bras des madrassas, où l’on mange à sa faim, qui deviendront terroristes, luttant contre les intérêts américains.
En résumé, par sa politique extérieure, les Etats-Unis fabriquent des bombes humaines qui se retournent contre eux.

Clooney livre une performance étonnante, en barbu déterminé mais intègre, que l’on pense cynique au début et qui s’avère finalement épris de justice.

Pour conclure, un film bien réalisé, à la lumière sobre et authentique, à la photographie impeccable, qui sort de l’entre-soi Hollywoodien pour explorer un univers inattendu, celui du pétrole tout puissant et de comment il organise le monde et les sociétés humaines.

Syriana ne peut que marquer tous ceux qui l’auront vu, de part son sujet et son traitement, son positionnement et sa conclusion.





Samuel d’Halescourt