Le soir venu, le vieux briscard se
consacrait toujours à sa besogne. Un petit chariot à ses côtés,
contenant tout le matériel du parfait petit mécano de l’espace,
qu’il traînait avec difficulté.
- Je n’en ai plus que pour une demi-heure ! me dit-il
- Prenez votre temps ! Je veux que ce soit bien fait !
A ce moment précis, j’ai tourné
la tête et vu débouler trois agents des douanes en même temps que
la camionnette destinée à nous délester de notre tonne de
pastèques.
- Lieutenant Dmitri Spears ! me dit l’un d’eux en m’agitant son insigne sous le nez.
- Que puis-je faire pour vous lieutenant ?
- Me laisser fouiller votre charmant petit vaisseau en faisant preuve d’une collaboration des plus zélées !
- Allez-y ! Je vous demanderai juste de pas déranger mon pote qui végète dans sa mousse !
- Ça j’en serai seul juge ! Stayer, McJill, au boulot ! Retournez-moi tout ça !
- Et on peut savoir ce que vous cherchez ?
- Je sais pas : contrefaçon, drogue, armement illégal ? On peut trouver tout un tas de truc délictueux chez des gens immatriculés Pluton !
L’ancien continue sa réparation
sans se soucier particulièrement de la pseudo-perquisition qui se
déroule sous ses yeux.
Je sors mon paquet de Jupiter’s,
allume une clope puis le tend vers Spears :
- Une cigarette lieutenant ?
- Pas de soudoiement ! me répond-il sèchement.
- Comme vous voulez !
J’ai tiré une première taffe
profonde pour me donner courage et assurance. Une deuxième
uniquement pour le plaisir et consacrer la jubilation d’une
certaine forme de fuite en avant.
Quand les limiers sont entrés
dans ma caravane stellaire, j’ai aspiré une troisième bouffée et
eu l’envie de m’écrouler sur un matelas rembourré de plumes de
phœnix.
Je vous recontacte prochainement.
Samuel d’Halescourt