Casino Royale de Martin
Campbell (2006)
Indéniablement, un grand James
Bond, au scénario fouillé, imprévisible et surpuissant. Une
réalisation virtuose et visionnaire où une partie de poker n’a
jamais été aussi bien filmée. Elle rompt en ceci du dernier des
Brosnam par une véritable maîtrise au service de la narration.
Les deux James Bond girls sont
parfaites, Caterina Murino et Eva Green, conjuguant beauté et
charisme (pas du niveau de Barbara Bach, n’exagérons rien) font
étinceler, briller 007 d’une décharge communicative, d’une
grâce engendrée par leur présence.
Le personnage du chiffre est
particulièrement intéressant et impeccablement interprété (par
Mads Mikkelsen), lui qui organise des attentats terroristes pour le
compte de commanditaires et de surcroît joue en bourse la chute des
compagnies qu’il vise. On comprend d’ailleurs qu’il avait
anticipé le 11 septembre et fait un paquet de pognons. Etrange que
les chiens de garde de la réalité vraie et officielle, toujours
prompts à pourfendre ce qu’ils nomment la théorie du complot, ne
s’en soient pas offusqués. Sûrement occupés à fouetter d’autres
chats.
Pour conclure, un très bon film
qui respecte la tradition tout en renouvelant avec brio le concept.
L’inauguration du James Bond 2.0 connecté aux désirs visuels de
l’époque. Pas de recyclage, de l’inédit et des avancées qui
gratifient par sa pertinence le cerveau reptilien du spectateur.
A noter le troisième rôle de
notre Simon Abkarian national qui nous fait plaisir en nous offrant
une belle tête de méchant.
Les scènes d’actions, dont on
pourrait subir la surdose dans ce type de film, sont bien tournées
et surtout correctement distillées, juste ce qu’il faut.
Long-métrage qui fait honneur à la catégorie espionnage.
Samuel d’Halescourt