Merveilleux premier roman de
Murakami qui peut donner de l’espoir à tous les écrivaillons en
herbe en levant la difficulté de la mise en pratique, il suffit
simplement de jeter sur le papier tout ce qui nous passe par la tête,
sans se soucier d’une quelconque structure.
Murakami signe ici son « moins
que zéro » remplaçant la drogue par bières et cigarettes
dont le personnage principal est friand, lui arrivant même d’en
fumer plus de 6000 en six mois, seul Gainsbourg pouvant faire
mieux.
C’est avant tout l’histoire
d’un type qui coule des bières avec son pote le Rat au J’s bar
et qui vivra une succincte histoire d’amour avec une fille aux
réflexions originales et n’ayant que quatre doigts à l’une des
mains.
C’est singulier et très
imaginatif, d’une grande créativité, d’un sérieux
bouillonnement cortéxical aussi bien au niveau du récit que des
dialogues. C’est d’ailleurs la première fois que je vois
l’esquisse d’un T-shirt en guise de chapitre, le 14ème
pour être précis.
Murakami invente, par le
truchement de son narrateur, un auteur de science-fiction fictif,
Derek Hartfield qui est censé l’avoir profondément inspiré et
c’est tellement bien fait que je m’y suis laissé prendre,
croyant à l’existence réelle du génie qu’il aurait pu être.
Pour conclure, si tous les
premiers romans étaient de cet acabit, il y aurait plus d’écrivains
à suivre.
C’est mon premier Haruki
Murakami et je suis heureux de l’appréhender dans le respect de la
chronologie suivant la méthode Houellebecqienne, celle des acharnés
qui veulent que l’on remonte la rivière tels des saumons dévoreurs
de mots pour démarrer à la source.
J’avoue que ma passion pour son
homonyme, l’autre Murakami, le génial Ryu, m’avait un peu
obscurci et entravé l’approche d’Haruki, chose désormais
réglée, l’impasse étant levée, je vais me délecter de sa
bibliographie, à commencer par son second roman Flipper, 1973.
Samuel d’Halescourt