Hugo Cabret de Martin Scorsese Note : 16/20
Hommage à Georges Méliès !
Le vingt-deuxième film de
Scorsese, si j’ai bien compté, est étonnement un film pour
enfant.
L’auteur de « Mean
Streets » et « Casino » a commis un film pour
enfant, pari audacieux quand on sait que l’expérience aboutit la
plupart du temps au médiocre.
Mais on est loin des ridicules
« spy kids » de Robert Rodriguez qui resteront comme une
tâche dans une filmographie pourtant excellente ou de Luc Besson et
ses minimoys, drôle de mode qui voit de bons réalisateurs
s’abaisser à parler aux morveux. John Ford ou Hitchcok l’ont-ils
fait ? certainement pas ! et pourquoi pas un film pour
gamin de Tarantino pendant qu’on y est !
Pourtant Scorsese, lui, réussit à
faire une œuvre qui parle au cinéphile.
Scorsese ne tombe pas dans ces
pratiques avilissantes qui consistent à abaisser son niveau et le
propos pour ne pas perturber les marmots. Il propose un hommage aux
précurseurs du septième art, au burlesque muet par l’intermédiaire
du personnage joué par Sacha Baron Cohen, à l’immense Georges
Méliès, père de toutes les œuvres spéculatives, berceau de
l’imaginaire.
L’automate est un personnage
central du film, qui le définit irrémédiablement comme steampunk,
cet univers à part où le mécanisme à la Jules Verne
réglementerait tous les aspects de la science. Nous sommes donc face
à un hybride qui aurait pour parents Oliver Twist et Steamboy.
Comment ne pas évoquer la galerie
de personnages, parisiens typiques du début du XXème siècle dont
le majestueux Christopher Lee, superbe dans son rôle de vieux
libraire.
Pour conclure le cinéma se rend
hommage à lui-même, un géant met en scène la figure d’un autre
géant, le conte pour enfant délivré n’étant qu’un alibi.
Si vous aimez Scorsese, vous ne
serez pas déçu et pas surpris que le maître New-Yorkais se
réinvente encore une fois dans une fin de carrière que l’on
espère longue.
Si vous avez gardé une âme
d’enfant, vous serez scotché par la magie et la reconnaissance
tardive de Méliès.
Et puis Christopher Lee…
Samuel d’Halescourt