Contagion de Steven Soderbergh Note : 14/20
Mais où sont les zombies ?
Voilà un film original, dont le protagoniste principal n’est
rien moins qu’un virus, hautement meurtrier et contagieux qui
ferait passer Ebola pour un petit rhume des foins. Virus que l’on
verra naître, vivre en infligeant une cohorte de décès et puis
s’éteindre par la magie d’un vaccin, dénouement proche du deus
ex machina.
Le casting est prestigieux, de Kate Winslet à Jude Law en
passant par un Matt Damon en père dépassé par les évènements
dans un monde post-apocalyptique qui se dessine, une Marion Cotillard
dont la mini histoire est assez incongrue mais quel plaisir de voir
notre petite française au milieu de ce panel de stars. Et enfin
Laurence Fishburne, toujours impeccable, crédible dans son rôle de
médecin.
Il y a en fait cinq films en un, cinq destins plongés dans la
tourmente, oeuvrant pour leur survie, le salut de l’humanité ou un
scoop.
Soderbergh est un touche à tout passant d’un blockbuster à un
film expérimental jusqu’au moyennement confidentiel. Celui-là
appartient à la troisième catégorie et est mené d’une main de
maître. Sans fioriture, la réalisation au service de l’histoire,
qu’elle soit tragique ou stimulante.
Le plus fascinant est de voir et suivre les épidémiologistes
faire leur travail et remonter jusqu’à l’origine de l’épidémie
devenue pandémie.
Contagion est finalement le premier film de zombies sans zombies,
dans sa version Romero, puis reprise par différents jeux vidéo et
l’inénarrable « the walking dead », reprenant tous la
théorie du virus initié par le maître du genre.
Pour conclure, Soberbergh réalise là un film abouti, j’irai
jusqu’à dire palpitant, un thriller médical au goût optimiste,
l’humanité se relève de tout, passe toutes les épreuves et
triomphe à la fin.
Si vous aimez Soderbergh, vous ne serez pas déçu de découvrir
une fois de plus un film qui ne ressemble ni au précédent ni au
suivant, marque de fabrique d’une œuvre sans unité qui fait son
charme. Si vous aimez les films de virus flirtant avec le
post-apocalyptique, allez-y.
Enfin à voir juste pour Laurence Fishburne, un des cinq meilleurs
acteurs afro-américains de l’histoire.
Samuel d’Halescourt
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire