mardi 3 mars 2015

Sibelius. Les cygnes et le silence – Richard Millet (2014) Note : 15/20

Sibelius. Les cygnes et le silence – Richard Millet

Qui a entendu parler du Kalevala ?


Richard Millet est difficile à suivre, il sort désormais cinq livres par an pratiquement introuvables en librairie, peut-être par son manque de rentabilité ou un boycott sous couvert de bien-pensance quasiment inhérente à la profession.

Mais j’ai tout de même pu dénicher ce Sibelius au rayon musique, posé sur une table au milieu de tous ces bouquins que l’on offre généralement à Noël.

La langue de Millet est toujours aussi sublime, raffinée, élégante, entre classicisme et les deux pieds posés lourdement dans son époque.

Le néophyte, le profane en matière de musique classique que je suis a donc découvert le Finlandais Jean Sibelius, sa vie, son œuvre, inspirée par la forêt et en grande partie par le Kalevala, recueil de récits de la mythologie finnoise établi au XIXème siècle (encore un truc nouveau à lire absolument). Et puis le silence dont Millet fait l’éloge, de tous les silences d’ailleurs.

J’ai relevé ce passage qui définit bien l’esprit de Millet dans cet ouvrage, à la fois brillant et chafouin , le tout enrobé d’un lyrisme supérieur et superbe : « l’atmosphère hivernale du premier mouvement, où les motifs ne se donnent que par fragments, comblera ceux qui, comme moi, sont persuadés que le génie du froid est plus bénéfique que l’éternel et exotique été prôné par la propagande touristique ».

Pour conclure, un essai fabuleux sur Sibelius, la musique classique en général, le silence, l’influence du grand Nord, la mythologie finnoise et la fierté du pays depuis peu indépendant.

Richard Millet est indubitablement l’une des grands plumes de la littérature française contemporaine, entre beauté et ostracisme, il fait son chemin. Et même son aversion vis-à-vis de la science-fiction m’amuse. Il considère qu’elle rabaisse l’esprit même de la littérature alors qu’en vérité les plus grands philosophes du XXème siècle se trouvent en son sein.

Je ne saurais trop vous conseiller « Le goût des femmes laides » et « Petit éloge d’un solitaire ».

Et un peu de Sibelius avec la Valse triste.


Samuel d’Halescourt

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