lundi 6 avril 2015

Syriana de Stephen Gaghan (2005) Note : 14/20

Syriana de Stephen Gaghan (2005)

Variations autour du pétrole


Complexe, adulte, sinueux. Un film facile dans la forme, exigeant sur le fond. Un conte moderne, géopolitique, qui n’a rien perdu de sa pertinence dix ans après.

Le film se compose de quatre histoires se déroulant simultanément, celle d’un agent de la CIA (George Clooney), d’un conseiller et spécialiste en hydrocarbure (Matt Damon), d’un jeune travailleur en pays arabe sur une pente glissante et l’histoire de Jeffrey Wright dont je n’ai pas très bien compris ce qu’il faisait et par conséquent l’utilité.

La thèse est connue, elle paraît objective, pouvant passer pour profondément anti-américaine.

Le gouvernement Américain préfère soutenir les dictateurs, leur garantissant une exploitation totale du pétrole au détriment des progressistes qu’il fait assassiner, jetant des tas de jeunes dans les bras des madrassas, où l’on mange à sa faim, qui deviendront terroristes, luttant contre les intérêts américains.
En résumé, par sa politique extérieure, les Etats-Unis fabriquent des bombes humaines qui se retournent contre eux.

Clooney livre une performance étonnante, en barbu déterminé mais intègre, que l’on pense cynique au début et qui s’avère finalement épris de justice.

Pour conclure, un film bien réalisé, à la lumière sobre et authentique, à la photographie impeccable, qui sort de l’entre-soi Hollywoodien pour explorer un univers inattendu, celui du pétrole tout puissant et de comment il organise le monde et les sociétés humaines.

Syriana ne peut que marquer tous ceux qui l’auront vu, de part son sujet et son traitement, son positionnement et sa conclusion.





Samuel d’Halescourt

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