Syriana de Stephen Gaghan (2005)
Variations autour du pétrole
Complexe, adulte, sinueux. Un film facile dans la forme, exigeant
sur le fond. Un conte moderne, géopolitique, qui n’a rien perdu de
sa pertinence dix ans après.
Le film se compose de quatre histoires se déroulant
simultanément, celle d’un agent de la CIA (George Clooney), d’un
conseiller et spécialiste en hydrocarbure (Matt Damon), d’un jeune
travailleur en pays arabe sur une pente glissante et l’histoire de
Jeffrey Wright dont je n’ai pas très bien compris ce qu’il
faisait et par conséquent l’utilité.
La thèse est connue, elle paraît objective, pouvant passer pour
profondément anti-américaine.
Le gouvernement Américain préfère soutenir les dictateurs, leur
garantissant une exploitation totale du pétrole au détriment des
progressistes qu’il fait assassiner, jetant des tas de jeunes dans
les bras des madrassas, où l’on mange à sa faim, qui deviendront
terroristes, luttant contre les intérêts américains.
En résumé, par sa politique extérieure, les Etats-Unis
fabriquent des bombes humaines qui se retournent contre eux.
Clooney livre une performance étonnante, en barbu déterminé
mais intègre, que l’on pense cynique au début et qui s’avère
finalement épris de justice.
Pour conclure, un film bien réalisé, à la lumière sobre et
authentique, à la photographie impeccable, qui sort de l’entre-soi
Hollywoodien pour explorer un univers inattendu, celui du pétrole
tout puissant et de comment il organise le monde et les sociétés
humaines.
Syriana ne peut que marquer tous ceux qui l’auront vu, de part
son sujet et son traitement, son positionnement et sa conclusion.
Samuel d’Halescourt
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