Vernon Subutex – Virginie Despentes
(2015)
Tome 1
Chorale du macadam
Le style est assez inégal,
alternant passages plats et ennuyeux à des paragraphes énergiques
et passionnant comme si Virginie Despentes s’endormait sur sa
propre écriture avant de se réveiller, peut-être sous le coup d’un
ou deux verres de whisky, et désinhibée, donnait le meilleur
d’elle-même.
Vernon Subutex, ancien disquaire
au chômage et à la rue, est un prétexte pour évoluer dans le
monde post-punk de Despentes, sauvage et libéral, aux références
rocks disséminées.
Je dois le confesser, j’aime
Virginie Despentes et je me sens proche de sa genèse issue d’un
limon punkoïde, fait d’anarchisme clownesque, abondance d’alcool
et transgression surréaliste.
Pour conclure, du Balzac
contemporain, une étude de mœurs post-moderne de parisiens en
perdition, saccage en règle d’une ribambelle hétéroclite en
proie à ses petites névroses.
Prostituées, actrices pornos,
lesbiennes endurcies, on est au cœur du système Despentes. Ode aux
nouvelles prêtresses de l’amour à qui il ne manque qu’un bras
bionique pour coller définitivement à leur temps.
Un bon livre, même si comme je
le dis au début, sinusoïdal dans la qualité narrative, quand le
style se met à cracher du feu, ça dépote, ça emballe le cœur,
comme une drogue de synthèse, enfin de ce que j’en imagine.
Samuel d’Halescourt
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