Itinéraire d’un renoncement
Du grand Houellebecq ;
pléonasme me direz-vous ! Mais tout de même, il n’est pas
évident, livre après livre, de rester dans les hautes limbes de la
littérature.
Chaque bouquin de Houellebecq
est un monde à lui tout seul, une déclinaison du contemporain ou
une anticipation clairvoyante. Celui-ci met en scène un homme seul,
errant, certes professeur d’université mais en marge par ses
doutes. Sifflant ces deux bouteilles de vin quasiment tous les soirs,
en extase devant les soirées électorales, il passe en zigzaguant..
Certains prétendent que
« soumission » est islamophobe, alors deux solutions,
soit ils ne l’ont pas lu et répètent bêtement ce qu’ils
entendent, soit ils lisent avec leurs pieds ; car jusqu’à
preuve du contraire la polygamie jusqu’à quatre femmes est une
interprétation commune de l’islam, pas de quoi s’offusquer.
Parce qu’est bien là la motivation première de la conversion du
personnage principal et de ses obsessions sexuelles, peut-être
proprement masculines mais j’en doute, avoir droit à plusieurs
femmes de tous les âges.
Spécialiste de Karl-Joris
Huysmans, l’écrivain est au centre du livre comme un fil
conducteur, sans cesse invoqué, nous est vivement conseillé la
lecture « d’à rebours ». Si l’on part du principe
que le postulat, l’élection du leader d’un parti musulman à la
présidence, est visionnaire, sa réalisation admettra quelques
décennies de décalage. A l’image de la prophétie de Jean Raspail
qui aura intégré quarante ans d’écart.
Pour conclure, c’est vrai que
l’on n’est plus face au Houellebecq qui nous avait habitués à
une fulgurance par page mais à celui qui a opté pour un récit plus
classique, moins entrecoupé de réflexions fortes.
La conversion, encouragée et
accélérée par quelques considérations astronomico-mystiques, est
effectivement une soumission à un nouvel environnement. La
résistance, l’antidote, seraient avant tout d’admettre que
lorsqu’on est issu du monde judéo-chrétien, se convertir à
l’islam c’est un renoncement à cette culture à triple titre.
Envers sa famille, ses ancêtres et sa patrie.
Samuel d’Halescourt
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