De quoi vampiris est-il le nom ?
L’action se déroule à la fin de la
décennie 70, sur trois années entre 1976 et 1979, alors futur d’un
Matheson qui anticipe ce récit post-apocalyptique depuis les années
50.
Un mal a contaminé toute l’humanité.
Robert Neville est le dernier survivant grâce, semble-t-il, à une
morsure de chauve-souris hautement immunisante. Autour de chez lui,
les vampires pullulent ; il les élimine assez facilement, ils
ne sont pas très coriaces.
Puis il y a la rencontre avec cette
femme, apparemment elle-aussi épargnée par le mal, qui cherchera à
se débarrasser de lui. Elle s’avère appartenir à un groupe
hybride à mi-chemin entre l’humain et le vampire.
Entre deux verres d’alcool, Neville
est obsédé par ses travaux qui consistent à isoler le virus, en
fait un bacille responsable de la mutation.
C’est aussi l’occasion pour
Matheson de questionner par le truchement de son personnage principal
les poncifs ou fondamentaux qui entourent l’image du vampire. Un
vampire non-chrétien, un vampire juif par exemple, peut-il être
repoussé par un crucifix ? Quel principe actif contenu dans
l’ail peut-il bien faire détaler le vampire ? Quant au
soleil, quelle fonction vient-il perturber ?
Pour conclure, un classique de la
science fiction qui tient relativement ses promesses. Il ne faut pas
y chercher un grand style et une débauche de vocabulaire, cependant
l’ambiance est prenante et l’histoire passionnante.
Mais Matheson est un visionnaire, un
devin. Son « je suis une légende » annonce en forme de
métaphore l’arrivée imminente du sida. Les homosexuels, à la
sexualité débridée à la f in des années 70, qui ont ensuite
réussi à passer les années 80 sans être contaminés par le
« cancer gay » sont clairement des légendes. Vampiris,
c’est le VIH.
Samuel d’Halescourt
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire