dimanche 7 août 2016

Je suis une légende – Richard Matheson (1954) Note : 15/20

De quoi vampiris est-il le nom ?


L’action se déroule à la fin de la décennie 70, sur trois années entre 1976 et 1979, alors futur d’un Matheson qui anticipe ce récit post-apocalyptique depuis les années 50.

Un mal a contaminé toute l’humanité. Robert Neville est le dernier survivant grâce, semble-t-il, à une morsure de chauve-souris hautement immunisante. Autour de chez lui, les vampires pullulent ; il les élimine assez facilement, ils ne sont pas très coriaces.

Puis il y a la rencontre avec cette femme, apparemment elle-aussi épargnée par le mal, qui cherchera à se débarrasser de lui. Elle s’avère appartenir à un groupe hybride à mi-chemin entre l’humain et le vampire.

Entre deux verres d’alcool, Neville est obsédé par ses travaux qui consistent à isoler le virus, en fait un bacille responsable de la mutation.

C’est aussi l’occasion pour Matheson de questionner par le truchement de son personnage principal les poncifs ou fondamentaux qui entourent l’image du vampire. Un vampire non-chrétien, un vampire juif par exemple, peut-il être repoussé par un crucifix ? Quel principe actif contenu dans l’ail peut-il bien faire détaler le vampire ? Quant au soleil, quelle fonction vient-il perturber ?

Pour conclure, un classique de la science fiction qui tient relativement ses promesses. Il ne faut pas y chercher un grand style et une débauche de vocabulaire, cependant l’ambiance est prenante et l’histoire passionnante.

Mais Matheson est un visionnaire, un devin. Son «  je suis une légende » annonce en forme de métaphore l’arrivée imminente du sida. Les homosexuels, à la sexualité débridée à la f in des années 70, qui ont ensuite réussi à passer les années 80 sans être contaminés par le « cancer gay » sont clairement des légendes. Vampiris, c’est le VIH.




Samuel d’Halescourt

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire