mardi 11 octobre 2016

Casablanca de Michael Curtiz (1942) Note : 19/20

La première des Cantina




Le film s’ouvre sur les rues de Casablanca où, au détour d’une d’entre-elles, on peut apercevoir une affiche de propagande pétainiste où il est écrit (en français évidemment) : « je tiens mes promesses. Même celles des autres ». C’est bien trouvé, plutôt drôle et percutant, nous mettant directement dans l’ambiance.

Et puis un peu plus tard, apparaît Rick, Humphrey Bogart dans toute sa splendeur, au sommet de sa carrière et des performances qui en découlent.

Une époque où la virilité était encore symbolique. Bien que gringalet, Humphrey est fumeur, buveur et plein d’assurance, ce qui fait de lui un homme, un authentique. Ce qui a bien changé depuis, désormais pour le meilleur et pour le pire, la virilité est empirique, elle se mesure au tour de biceps, à la gueule de dur et au vit surpuissant. Aujourd’hui pour Humphrey ce serait la musculation ou les rôles de geek. Il ne pourrait pas asséner avec autant de classe et de détachement cette réplique cinglante « ma nationalité, c’est ivrogne ! ».

Le film est le représentant d’une catégorie peu usitée que l’on pourrait nommer « romance et gestion de club », un vrai genre à part entière.

Casablanca pourrait également être un spin-off de Star Wars. On y suivrait les aventures d’un bouge de Mos Esley, un million d’années avant la menace fantôme. Ca pourrait aussi être le cadre d’un appel de Cthulhu sans monstre tapi dans l’ombre, à part les allemands !

Pour conclure, un grand film, magique, éternel, classique parmi les classiques. Le club de Rick à jamais dans la légende de tous les cinéphiles acharnés. La réapparition d’Ingrid Bergman dans la vie de Rick, leurs flash-back à Paris, tout concorde à amadouer la nature qu’il s’est forgé et à percer des trous dans le filet de son cynisme.

Ici tout est beau et désuet, deux mots parfois synonymes.




Samuel d’Halescourt

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