mardi 12 septembre 2017

Le prophète – Khalil Gibran (1923) 14/20


Les sept sœurs du plaisir

Lorsque j'ai appris que cet ouvrage faisait partie de la bibliothèque du parfait petit hippie, cela m'a instantanément intrigué et je n'ai pas hésité cinq secondes à l'acheter quand je suis tombé dessus dans ma librairie mère au minuscule rayon de littérature arabe.

Ouvrage hautement mystique, d'une poésie profonde et si intelligible qu'elle en deviendrait suspecte.

Gibran donne vie à un prophète qui apparaît comme parfait : tolérant, poussant à la réflexion et à la contemplation, évoquant la simple surface de concepts pourtant complexes, pour en approcher le cœur depuis l'écorce.

Il apparaît évident que ce prophète, fait de bonté et de douceur, a tout pour ravir, contenter les occidentaux baignés dans la figure du Christ alors qu'il semble avoir été créé pour parler aux musulmans et abroger certaines de leurs doctrines. L’emblématique chapitre où il fait l'éloge des cheveux flottant dans le vent est une attaque en règle à l'obligation du port du voile.

J'imagine qu'il n'y a que les libanais dans le monde islamique pour apprécier ce texte car la provocation génératrice de fatwas se distingue clairement.

Pour conclure, un livre fantasmatique où Gibran livre la vision d'un prophète dont il aurait aimé être le disciple ou qu'il aurait aimé, dans une bouffée mégalomane, tout simplement être.

C'est à la fois moderne et archaïque, curieusement hors du temps ou miraculeusement intemporel.

Un court texte qui, sans chambouler l’âme ou révolutionner notre vision du monde, fait du bien, rassérène, nous montre qu'il peut exister des êtres sages, pleins de lumière et de tempérance, réconciliant les contraires avec un regard d'une mysticité bienveillante sur les choses et l'existence.

Et qui saura identifier les sept sœurs du plaisir. J'ai ma petite idée mais je vous laisse seul les découvrir.




Samuel d'Halescourt



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