Marlène – Philippe Djian (2017) note :
12/20
Du quotidien extraordinaire
Djian, encore une fois,
et plus que d'habitude, nous conte la sempiternelle histoire du
quotidien confronté au tragique, celui qui s'immisce dans la
banalité comme son coup de fusil final.
Les personnages sont
plutôt bien construits quoique quelque peu éthérés, manquant de
consistance, toujours plus ou moins fantomatiques comme dans tous les
derniers livres de Djian.
Une autre variation
infernale où des dieux implacables huilent en maître de la
perfection et du destin leurs rouages contre lesquels on ne peut
rien, pas même les vétérans de l'Afghanistan.
Il faut y souligner
l'importance mystérieuse du bowling comme une chambre secrète où
s'enregistrent les confidences et se noue l'intrigue.
De Djian, je ne sais plus
quoi penser ! Accumule-t-il le énième livre sans réelle
importance ou produit-t-il une brique essentielle d'une œuvre
cohérente et majeure que l'on ne saura identifier que bien des
années après son trépas.
Toujours est-il que le
dernier Djian se lit actuellement comme on avalerait un mets que l'on
sait désiré mais dont la saveur nous paraîtrait bien fade, le goût
simplement réhaussé par la nostalgie du temps où l'on aimait
vraiment ça.
Pour conclure, un livre
médian, qui à l'image des dernières parutions reste bloqué sur
l'esprit de « Doggy bag » et ressemble à ce que pourrait
être une série télé orchestrée par un David Lynch français,
Philippe Djian en l'occurrence.
Ça se lit aisément mais
la substance, la chair, le contenu véritable qui marquent la mémoire
du lecteur au fer rouge sont bien minces voire inexistants.
C'est finalement assez
beau mais sans corps. Le style bien sûr mais où est le discours ?
Nous sommes face à un rempart qui ne protège qu'un désert.
Samuel d'Halescourt
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