Shining, l’enfant
lumière – Stephen King Note : 10/20
Attaqué par un buisson
Concernant Stephen King, j’ai
d’abord lu « Docteur Sleep » et « Joyland »,
les derniers livres publiés. Lecture plutôt agréable mais à des
années lumières de ce que j’attendais de l’auteur culte qu’on
m’avait vendu.
Palliant cette déception, je me
rue sur Shining, œuvre historique, fantastico-horrifique du maître,
me disant que dans les débuts j’appréhenderais la véritable
essence de King.
Pari perdu, ce n’est pas mal
écrit mais côté horreur on reste sur sa faim, à part la folie de
Jack Torrance et la femme fantôme aperçue par Daniel, l’épouvante
n’est pas au rendez-vous. Le comble de la peur ne saurait être
incarné par les buissons tueurs, certes en forme d’animaux,
notamment en lion, mais des foutus buissons quoi !
Le personnage le plus
intéressant est sans conteste Dick Hallorann, le cuisinier, lui-même
affublé du don, mais d’un degré inférieur à celui du petit
Danny, figure bienveillante qui sera celle du sauveur.
La chambre 217 de l’hôtel
Overlook concentre toute la tension du roman, point de rendez-vous de
l’épouvante, vision de l’horrible, agitation de la terreur, le
générateur de l’effroi.
Le livre est un pur roman
Américain, dans les codes et l’atmosphère, les paysages et les
couleurs.
C’est évidemment un livre sur une famille en déliquescence, un père, ancien alcoolique et violent pris de crises de démence, une femme qui veut protéger son fils et ne pense qu’au divorce puis à fuir. Et un fils capable de voir des morts et doué de télépathie avec ceux qui partagent son don même si c’est à un niveau plus faible.
Pour conclure, Stéphen King
n’est pas un grand écrivain du point de vue du style, c’est
formel et basique mais on est obligé de louer ses vertus en matière
d’imagination.
Le côté horrifique n’est pas
au rendez-vous, alors que c’est le principal argument du livre.
Peut-être que King n’est pas le maître du genre dont on l’affuble
ou est-ce suranné, nos générations ayant déjà vu dix fois pire
au cinéma et in fine l’épouvante « kingienne » nous
semble bien sage.
C’est tout de même un
classique, lisez-le !
Samuel d’Halescourt
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