mercredi 7 janvier 2015

Europa : la dernière chance de l’Europe – Valéry Giscard d’Estaing (2014) Note : 11/20

 
Europa : la dernière chance de l’Europe – Valéry Giscard d’Estaing


Critique en règle de l’union européenne




Ouvrage intéressant, aussi bien pour les pro-européens que pour les anti-européens, carabiné ou non comme je le suis.


Le livre est scindé en deux parties, la première raconte ce que Giscard a fait pour l’édification de l’union européenne, l’assassin signe son crime avec l’aide de son sombre complice Helmut Schmidt qui préface le livre. La deuxième partie expose le projet Europa comme un aveu d’échec sur les institutions existantes.


Giscard, au détour d’une phrase, nous rappelle l’éternelle antienne des européens convaincus : « l’Europe garantit la paix ». Fadaise, ce qui garantit la paix c’est la bombe atomique ; chacun sachant que s’il avait l’outrecuidance de nous attaquer, il prendrait instantanément une ogive nucléaire dans sa castagnette figure.


L’Europe est certes une belle idée, mais quelle naïveté de penser que l’on peut coaliser en une même entité trente pays qui parlent trente langues différentes. On le sait, toutes les solidarités identitaires se font par le langage.


Nous considérons les Québécois comme nos frères par ce qu’ils parlent français et défendent même notre langue commune avec véhémence. Si Wallons et Flamands sont en délicatesse, si les Catalans veulent leur indépendance, je réponds langage et rien d’autre. Si les Ecossais ne parlaient pas anglais, ils auraient dit oui à l’indépendance. Tout est langage, c’est d’abord par la langue, la compréhension mutuelle que nous fraternisons. D’où l’échec annoncé, l’aporie fondamentale de l’union, on ne peut fraterniser avec celui dont on entrave rien à l’idiome.


Autre serpent de mer des euro-béats, le fantasme de la grande puissance que seule l’échelle européenne pourrait assouvir. Qu’est-ce qu’on en a à foutre, nous, petits français de base, d’être embarqués dans le wagon du train de cette grande puissance, qui se mêlerait de tout et ne résoudrait rien.


Dernier point, pourquoi tous ces pays ont-ils à cœur malgré tout de se liguer contre le reste du monde ? C’est une vérité que l’on ne dit jamais mais pourquoi l’union européenne . Parce que, bien sûr, nous sommes proches géographiquement mais aussi parce que nous sommes tous, peu ou prou, blancs et chrétiens. C’est en fait une question identitaire. Les pro-européens sont des identitaires européens, les mêmes qui interdisent ou diabolisent toute velléité du discours identitaire dans un cadre franco-français, se vautrent dedans lorsqu’il s’agit de l’Europe.


Pour conclure, vous me pardonnerez de ne pas avoir parlé du livre mais il n’y a en définitive rien à en dire, si ce n’est le projet proposé par Giscard, Europa, qui serait constitué d’une dizaine de pays qui convergeraient d’un point de vue fiscal et économique. Finalement, le la science-fiction politique, de l’anticipation utopique.


A lire surtout pour la première partie, qui résume bien la construction du monstre, d’une époque déjà oubliée.










Samuel d’Halescourt

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