The Lady de Luc Besson
Love story d’une
égérie
Film étonnant de la part de Luc
Besson, qui nous avait habitués à autre chose, certainement pas à
un film ou rien ne dépasse, sans outrance et finalement sans
générosité.
Même si on retrouve au début un
classique de Besson, gros plan-travelling arrière, le reste est
déconnecté de la patte habituelle du maître français.
Michelle Yeoh est impeccable dans
son interprétation d’Aung San Suu Kyi, sobre, digne, réservée,
peut-être trop lisse diront certains.
Le rôle est lumineux et pourtant
le tout manque de souffle épique car ce n’est pas un film sur une
épopée politique brimée et réprimandée mais sur une histoire
d’amour entre une birmane et un anglais et leurs deux enfants.
On vit avec la Lady, l’ennui,
l’attente dans sa cage légèrement dorée avec seul lien sur le
monde une vieille radio.
David Thewlis livre également une
belle performance, tout en retenue et en flegme, majestueux à la
remise du prix Nobel de la paix.
Le film n’est pas manichéen,
les soldats, gardant Aung San Suu Kyi, ne sont pas des tortionnaires.
Ils obéissent aux ordres avec zèle et autorité certes mais ne sont
pas inhumains. Tout comme les dirigeants de la junte sont plus
dépassés par les évènements que véritablement totalitaires. Ils
veulent conserver leur pouvoir par des moyens coercitifs mais pas par
tous les moyens.
Pour conclure, un Besson à part
qui a revu ses codes artistiques pour mettre sa réalisation au
service de l’histoire qui n’aurait pas admis sa folie visuelle
habituelle.
Le tout manque cruellement de
souffle ; l’expérience des péripéties absurdes et
rocambolesques de la Lady ne nous plonge pas dans une transe
empathique, une exaltation devant les moments les plus forts de la
vie d’Aung San Suu Kyi.
Samuel d’Halescourt
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