jeudi 1 janvier 2015

The Lady de Luc Besson (2011) Note : 12/20

The Lady de Luc Besson

Love story d’une égérie


Film étonnant de la part de Luc Besson, qui nous avait habitués à autre chose, certainement pas à un film ou rien ne dépasse, sans outrance et finalement sans générosité.

Même si on retrouve au début un classique de Besson, gros plan-travelling arrière, le reste est déconnecté de la patte habituelle du maître français.

Michelle Yeoh est impeccable dans son interprétation d’Aung San Suu Kyi, sobre, digne, réservée, peut-être trop lisse diront certains.

Le rôle est lumineux et pourtant le tout manque de souffle épique car ce n’est pas un film sur une épopée politique brimée et réprimandée mais sur une histoire d’amour entre une birmane et un anglais et leurs deux enfants.

On vit avec la Lady, l’ennui, l’attente dans sa cage légèrement dorée avec seul lien sur le monde une vieille radio.

On suit le bras de fer entre la junte birmane et Aung San Suu Kyi, la première voulant faire taire la deuxième mais sans utiliser de méthodes définitives dues à la pression internationale et à son aura léguée par son père, ancien général aimé du peuple dont on voit l’assassinat au début du film.

David Thewlis livre également une belle performance, tout en retenue et en flegme, majestueux à la remise du prix Nobel de la paix.

Le film n’est pas manichéen, les soldats, gardant Aung San Suu Kyi, ne sont pas des tortionnaires. Ils obéissent aux ordres avec zèle et autorité certes mais ne sont pas inhumains. Tout comme les dirigeants de la junte sont plus dépassés par les évènements que véritablement totalitaires. Ils veulent conserver leur pouvoir par des moyens coercitifs mais pas par tous les moyens.

Pour conclure, un Besson à part qui a revu ses codes artistiques pour mettre sa réalisation au service de l’histoire qui n’aurait pas admis sa folie visuelle habituelle.

Le tout manque cruellement de souffle ; l’expérience des péripéties absurdes et rocambolesques de la Lady ne nous plonge pas dans une transe empathique, une exaltation devant les moments les plus forts de la vie d’Aung San Suu Kyi.




Samuel d’Halescourt

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