vendredi 8 juillet 2016

Vidéodrome de David Cronenberg (1983) Note : 19/20

Mort à Vidéodrome, longue vie à la nouvelle chair !




Petit film par le budget, grand film par le résultat. Œuvre proto-cyberpunk qui, en se focalisant sur la cassette VHS, annonce en fait internet et toutes les questions qui y sont liées, développées dans le film. Œuvre visionnaire d’un maître qui voit plus loin que ses confrères et invente un monde entre rêve et réalité, technologie et biologie mutante.

James Woods est impeccable dans son rôle d’homme solitaire, patron d’une petite chaîne de télé, à la recherche des vidéos les plus chocs pour alimenter son antenne. Pris dans un tourbillon qui le mènera jusqu’à la folie, débordé par l’immonde, il se fera justicier de la nouvelle chair.

Déborah Harry la chanteuse de Blondie est, elle aussi, incroyable, incarnant à merveille la femme mystérieuse en proie à ses fantasmes, tout Cronenbergien, existant à l’image telle une nymphe dangereuse et troublante.

Vidéodrome est peut-être le film ultime de Cronenberg, résumant au mieux son inconscient torturé et le message qu’il avait à livrer au monde.

Pour conclure, une claque cinématographique se situant aux confins des années 80, sombre et mélancolique, noyée dans un no futur post-punk des plus délétères, le Tetsuo d’Amérique du nord.

L’histoire d’un cynique qui, devant la révélation du pouvoir diabolique de l’image, évolue et se transforme en Christ rédempteur, flinguant tous les représentants du vice.

Le cinéma cyberpunk a trouvé avec Vidéodrome une de ses plus éminentes représentations.








Samuel d’Halescourt

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