Petit film par le budget, grand
film par le résultat. Œuvre proto-cyberpunk qui, en se focalisant
sur la cassette VHS, annonce en fait internet et toutes les questions
qui y sont liées, développées dans le film. Œuvre visionnaire
d’un maître qui voit plus loin que ses confrères et invente un
monde entre rêve et réalité, technologie et biologie mutante.
James Woods est impeccable dans
son rôle d’homme solitaire, patron d’une petite chaîne de télé,
à la recherche des vidéos les plus chocs pour alimenter son
antenne. Pris dans un tourbillon qui le mènera jusqu’à la folie,
débordé par l’immonde, il se fera justicier de la nouvelle chair.
Déborah Harry la chanteuse de
Blondie est, elle aussi, incroyable, incarnant à merveille la femme
mystérieuse en proie à ses fantasmes, tout Cronenbergien, existant
à l’image telle une nymphe dangereuse et troublante.
Vidéodrome est peut-être le film
ultime de Cronenberg, résumant au mieux son inconscient torturé et
le message qu’il avait à livrer au monde.
Pour conclure, une claque
cinématographique se situant aux confins des années 80, sombre et
mélancolique, noyée dans un no futur post-punk des plus délétères,
le Tetsuo d’Amérique du nord.
L’histoire d’un cynique qui,
devant la révélation du pouvoir diabolique de l’image, évolue et
se transforme en Christ rédempteur, flinguant tous les
représentants du vice.
Le cinéma cyberpunk a trouvé
avec Vidéodrome une de ses plus éminentes représentations.
Samuel d’Halescourt
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