mercredi 7 septembre 2016

Psycho de Gus Van Sant (1998) note : 10/20

La preuve que le cinéma a évolué



Sur le papier le concept était plutôt bon. Refaire à l’identique un chef d’œuvre du cinéma mondial en accusant un intervalle de quarante années.

Une sorte de remake primal, de copie totale, d’hommage plagiesque. Et finalement au vu du résultat, quelle putain de mauvaise idée !

Car, non seulement « Psycho » est d’une fadeur agressive mais en plus de cela, comme une hérésie suprême, il viendrait à nous faire douter du caractère génial de l’original. Le « Psychose » d’Hitchcock ne serait peut-être pas si formidable. Dépouillé de son aura de légende, notre œil aurait-il été sous influence ?

Simplement la preuve que le cinéma a évolué et que les trouvailles d’antan sont admirables une fois remises dans leurs contextes et par leurs puissances historiques dont il faut s’inspirer mais qu’il est vain de vouloir imiter.

Malgré la présence d’acteurs rares et fascinants comme Viggo Mortensen et William H.Macy, nous assistons à l’échec parfait, à l’effondrement d’une certaine forme d’idolâtrie nostalgique, de culte ancien réitératif, de bégaiement créatif.

On aurait pu assister au lancement d’un nouveau genre mais Gus Van Sant initie une tradition qui est tuée instantanément dans l’œuf.

Pour conclure, de bons acteurs bien dirigés et un scénario qui a fait ses preuves (évidemment) mais de fait une mise en scène surannée et une photographie des plus banales qui en deviendrait personnelle par son manque total d’individualisation.

Un hommage malheureux, raté qui fait d’un réalisateur estimé et estimable, un fournisseur officiel de quasi série B. On en éprouvera de la tristesse, un rassissement de l’estime ou alors on ne l’en aimera que plus, touché et rasséréné par l’échouement.




Samuel d’Halescourt

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