Maman est le deuxième nom de Dieu
On pourrait légitimement penser que l’acteur
principal du film n’est pas Brandon Lee mais Ernie Hudson. Au
centre de tout, ce petit flic revêche erre dans cette ville
chaotique où les bandes mafieuses et dégénérées font la loi à
l’instar de celle de Michael Wincott. Lien entre tous et élément
décisif à l’église.
Film de vengeance ésotérique, catégorie rare, qui
clôt définitivement le cinéma des années 80, il en est la
dernière trace, la marque terminale, la queue de comète.
Un film à la fois punkoïde et métalleux où une
anarchie prégnante enveloppe une ville censée être contrôlée par
une flicaille dépassée. Solo de guitare sur les toits à l’appui.
On y retrouve tous les éléments d’une cité
américaine en décrépitude : la prostituée, le prêteur sur
gage, la jeune fille pure au skateboard, le vendeur de hot-dog, le
flic au grand cœur rabaissé par sa hiérarchie pour cause
d’initiative et puis sa cargaison de criminels, rois du couteau ou
de la seringue.
Pour conclure, un film culte pour tous ceux qui
l’ont appréhendé au tournant de l’adolescence, la tête bourrée
d’une iconographie rock et l’intuition d’un futur déliquescent.
« The crow » est un film éminemment
moral où la cruauté trouvera toujours maille à partie avec un
justicier déterminé, fusse-t-il d’outre-tombe et lié à un
simple corbeau.
Samuel d’Halescourt
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