vendredi 5 juin 2015

Discours à l’Académie suédoise – Patrick Modiano (2015) Note :13/20


Discours à l’Académie suédoise – Patrick Modiano             (2015) 

Aux origines de la névrose


L’inénarrable Patrick Modiano se rend à Stockholm, reçoit son prix  Nobel et nous gratifie d’un discours qu’il récite maladroitement et sans prestance. Sinon discours très bien écrit, maîtrisé, l’essentiel est bien dit avec ce qu’il faut de mélancolie et de nostalgie. Très belle évocation de Paris et de sa charge émotive pour l’auteur, ses rues, ses quartiers, dans lesquels Modiano a tant flâné.

Il nous rappelle qu’il est né en 1945 et que cette date n’a rien d’anodin, fin de la seconde guerre mondiale et donc de l’occupation, ce Paris sous influence est son carburant créatif. Comme il écrit si bien : « ce Paris là n’a cessé de me hanter et sa lumière voilée baigne parfois mes livres ».

Il se compare à quelques grands écrivains notamment du XIXè qui avaient une ville fétiche pour décor de leurs intrigues : Balzac, Dickens, Dostoïevski ou Kafu Nagai pour respectivement Paris, Londres, Saint Petersbourg et Tokyo.

J’admets, la langue est belle, c’est bien troussé, néo-classique avec une voix trempée dans de la bile noire.

Pour conclure, trente pages de considérations inactuelles, éminemment égotistes, colorées à l’anthracite, Modiano se fait le premier violon de la symphonie du souvenir, le gardien des derniers soubresauts du beau.

Même si ses invocations mnémoniques sont douces à l’esprit et résonneront chez les âmes romantiques, le discours n’est évidemment pas au niveau du « discours de Suède » d’Albert Camus, bien plus percutant et d’une autre envergure.




                                                                        Samuel d’Halescourt

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