lundi 1 juin 2015

Un membre permanent de la famille – Russell Banks (2013) Note : 12/20

Un membre permanent de la famille – Russell Banks (2013)


Historiettes de l’Amérique quotidienne




Recueil de nouvelles que je qualifierais d’honnête, autant d’histoires qui feraient de bons courts-métrages, quasiment des scénarios, empreintes d’une écriture véritablement cinématographique (les images s’inscrivant naturellement au fond de notre cerceau).

C’est une suite d’anecdotes, de tranches de vie, un univers placé entre les frères Coen, Tarantino, Woody Allen voire même Lynch avec une obsession pour ces retraités qui migrent du nord vers le sud, définitivement ou durant l’hiver et appelés « oiseaux des neiges » (titre d’une nouvelle).

La première, « Ancien marine », est certainement la meilleure et ouvre judicieusement le recueil. Elle est l’incarnation, la quintessence de cette Amérique fantasmée qui nous fait vibrer, un vieux braqueur opposé à ses enfants, tous dans les forces de l’ordre.

Je ne connaissais pas Russell Banks, avant d’entendre que c’était un auteur nord-américain important. Chez lui l’imagination prime sur le style, en tout cas dans ce recueil, mais son imaginaire est sans limite, même s’il est circonscrit par un néo-naturalisme issu de l’Amérique contemporaine.

Les personnages des différentes nouvelles sont bien campés, des gens de tous les jours, archétypes du quotidien, mus par des volontés modérées, entre ridicule et héroïsme trivial.

Pour conclure, un bouquin sans flamboyance, peut-être inutile, dont ne subsistent que quelques bribes seulement plusieurs mois après la lecture. « A la recherche de Véronica », seule cette phrase évoquera pour quelques temps encore une certaine émotion, avant de finir dans l’éther.

Pauvre victime collatérale de l’actualité des éditeurs, de la publication sauvage du moment. Notre désir de découvrir de nouveaux auteurs et d’en identifier ceux qui comptent, nous perd parfois et nous plonge dans un grand maelström de circonspection. Nous cherchions un trésor et nous n’avons trouvé que parchemin médiocre. Sans éteindre la curiosité, l’esprit d’aventure, la quête littéraire, mieux vaut parfois se pencher sur l’ancien, le poussiéreux, où le temps a joué son rôle de filtre, résidu sublime des siècles passés.







Samuel d’Halescourt

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