samedi 5 septembre 2015

Avatar de James Cameron (2009) Note : 14/20

Avatar de James Cameron (2009) 14/20

L’effet King-Kong ou l’apologie grossière du primitivisme


Fable écologique, métaphore de l’éradication des Indiens d’Amérique, celle de l’oppression des dernières tribus humaines, bloquées au paléolithique, harcelées par les intérêts du capital ou pur divertissement dépourvu d’allégorie ? Certainement un peu de ces quatre options

Un bataillon d’humains, constitué de militaires, scientifiques et administratifs, s’est installé sur la planète.

Leur but est d’exploiter un minerai rare se trouvant exactement sous un arbre gigantesque où vit une tribu extraterrestre, les Navi. L’affrontement est inévitable si les avatars échouent à la négociation.

Cameron aurait pu instaurer une certaine neutralité dans le point de vue et se contenter d’exposer deux logiques irréconciliables qui s’opposent avec ardeur. Mais il a choisi son camp, le scénario avec lui. La narration et sa manipulation se rangent du côté des bleus. Il nous pousse à privilégier l’esprit de justice à ce démodé esprit de corps, de race. Tout comme dans King-Kong, tout est fait pour nous convaincre de prendre parti pour l’exogène et de jubiler du massacre des nôtres. Même sous l’égide de l’image et du symbole, vous ne m’empêcherez pas de trouver cela partiellement malsain ; car je me tiens définitivement, rigoureusement du côté de mon espèce, fusse-t-elle la plus stupide que le cosmos ait jamais pondue, jusqu’a ce qu’un éclair d’intelligence m’oblige à une palinodie.

Cameron tente également de nous faire passer une bande de grands bleus archaïques, mi-secte, mi-communauté hippie, pour l’incarnation suprême de la pureté, ne faisant qu’un avec la nature la plus hostile, reliés à elle par une natte synaptique. Apologie grossière du primitivisme ! En toute honnêteté, quel est leur destin ? Vivre ainsi, indéfiniment, jusqu’à ce que l’univers devienne un immense glaçon et que tout s’éteigne. Nous, au moins, nous cherchons des réponses, nous ne restons pas là, les bras ballants, enfermés dans un temps cyclique, à attendre la fin sans le commencement d’un début de savoir métaphysique.

Pour conclure, ça reste un bon film de SF dans la forme et comment pourrait-il en être autrement au vue de la débauche de moyens financiers. L’histoire ressemble étrangement à celle développée dans le roman « Hestia » de Carolyn J. Cherryh avec la démesure et le système des avatars en plus.

Il y a également du Alien II dans la technologie militaire utilisée, en particulier les robots géants à la manœuvre facile.

Un film qui ravira les dépressifs à la recherche d’un ailleurs plus conciliant, tous les contempteurs de la civilisation occidentale et affligera les autres.




Samuel d’Halescourt

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