L’effet King-Kong ou l’apologie
grossière du primitivisme
Fable écologique, métaphore de
l’éradication des Indiens d’Amérique, celle de l’oppression
des dernières tribus humaines, bloquées au paléolithique,
harcelées par les intérêts du capital ou pur divertissement
dépourvu d’allégorie ? Certainement un peu de ces quatre
options
Un bataillon d’humains, constitué
de militaires, scientifiques et administratifs, s’est installé sur
la planète.
Leur but est d’exploiter un minerai
rare se trouvant exactement sous un arbre gigantesque où vit une
tribu extraterrestre, les Navi. L’affrontement est inévitable si
les avatars échouent à la négociation.
Cameron aurait pu instaurer une
certaine neutralité dans le point de vue et se contenter d’exposer
deux logiques irréconciliables qui s’opposent avec ardeur. Mais il
a choisi son camp, le scénario avec lui. La narration et sa
manipulation se rangent du côté des bleus. Il nous pousse à
privilégier l’esprit de justice à ce démodé esprit de corps, de
race. Tout comme dans King-Kong, tout est fait pour nous convaincre
de prendre parti pour l’exogène et de jubiler du massacre des
nôtres. Même sous l’égide de l’image et du symbole, vous ne
m’empêcherez pas de trouver cela partiellement malsain ;
car je me tiens définitivement, rigoureusement du côté de mon
espèce, fusse-t-elle la plus stupide que le cosmos ait jamais
pondue, jusqu’a ce qu’un éclair d’intelligence m’oblige à
une palinodie.
Pour conclure, ça reste un bon
film de SF dans la forme et comment pourrait-il en être autrement au
vue de la débauche de moyens financiers. L’histoire ressemble
étrangement à celle développée dans le roman « Hestia »
de Carolyn J. Cherryh avec la démesure et le système des avatars en
plus.
Il y a également du Alien II dans
la technologie militaire utilisée, en particulier les robots géants
à la manœuvre facile.
Samuel d’Halescourt
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