Troisième message du Kindred
Un moteur à la con
J’ai la sensation étrange que
rien ne se déroulera comme prévu. Que le grand ordonnateur a décidé
de nous entraver, de nous mettre des bâtons dans les roues, de
compromettre nos plans les mieux ordonnés. Le mécanicien s’est
ramené alors que je jetais un coup d’œil au moteur qui m’apparaît
comme un monstre de métal impénétrable. Un léviathan
technologique aux multiples ramifications, une bête mécanique,
démoniaque, de feux éruptifs et d’alliages surchauffés.
Je tends la carte du vaisseau à
l’employé qui la scanne sur sa tablette professionnelle. Sur son
écran doit s’afficher la carte d’identité du Kindred :
- Propriétaire : Eewar Al-Mecca
- Immatriculation : 3012 PL 36 A
- Constructeur : Asimov Century III
- Numéro de série : 2907
- Type de moteur : Andrevon IV première génération
- Année de construction : 2441
Le type sortit un paquet de
Jupiter’s et s’en alluma une avant de dire :
- Vous êtes immatriculé Pluton, vous cherchez les problèmes ?
- Ça, ça nous regarde ! rétorquais-je
- Ça regardera aussi les douaniers qui viendront sûrement vous rendre visite !
Je laisse Floyd deviser avec notre
nouvel ami sur la panne qui nous rassemble devant la coque grande
ouverte. Cela ne peut faire que du bien au propulseur de prendre un
peu l’air, cette antiquité manufacturée, rafistolée de partout
qui peut trembler comme une chaudière proche de l’explosion. Cet
hybride plasmatique alimenté par un réacteur à fusion nucléaire
n’en n’a plus que pour une décennie avant de finir au recyclage.
Je remonte dans la minuscule pièce
qui me sert de bureau, me sers une vodka et attaque le « Paul
Verlaine » de Zweig. Dehors tout est calme, l’astroport du
dôme Cherryh est un havre de paix des plus salutaires.
Je vous recontacte prochainement.
Samuel d’Halescourt
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