dimanche 20 septembre 2015

Troisième message du Kindred

Troisième message du Kindred

Un moteur à la con


Floyd m’informe que l’injecteur ionique est mort et que son remplacement nous coûtera 4000 hélio-dollar sans compter la main d’œuvre. On est pris à la gorge, c’est ça ou la condamnation à faire le pied de grue sur une planète des plus moribondes et inhospitalières ad vitam aeternam. On se boit une petite bière, une Bradburry brune, adossés au vaisseau en attendant le mécanicien

J’ai la sensation étrange que rien ne se déroulera comme prévu. Que le grand ordonnateur a décidé de nous entraver, de nous mettre des bâtons dans les roues, de compromettre nos plans les mieux ordonnés. Le mécanicien s’est ramené alors que je jetais un coup d’œil au moteur qui m’apparaît comme un monstre de métal impénétrable. Un léviathan technologique aux multiples ramifications, une bête mécanique, démoniaque, de feux éruptifs et d’alliages surchauffés.
Je tends la carte du vaisseau à l’employé qui la scanne sur sa tablette professionnelle. Sur son écran doit s’afficher la carte d’identité du Kindred :
  • Propriétaire : Eewar Al-Mecca
  • Immatriculation : 3012 PL 36 A
  • Constructeur : Asimov Century III
  • Numéro de série : 2907
  • Type de moteur : Andrevon IV première génération
  • Année de construction : 2441

Le type sortit un paquet de Jupiter’s et s’en alluma une avant de dire :

  • Vous êtes immatriculé Pluton, vous cherchez les problèmes ?
  • Ça, ça nous regarde ! rétorquais-je
  • Ça regardera aussi les douaniers qui viendront sûrement vous rendre visite !

Je laisse Floyd deviser avec notre nouvel ami sur la panne qui nous rassemble devant la coque grande ouverte. Cela ne peut faire que du bien au propulseur de prendre un peu l’air, cette antiquité manufacturée, rafistolée de partout qui peut trembler comme une chaudière proche de l’explosion. Cet hybride plasmatique alimenté par un réacteur à fusion nucléaire n’en n’a plus que pour une décennie avant de finir au recyclage.

Je remonte dans la minuscule pièce qui me sert de bureau, me sers une vodka et attaque le « Paul Verlaine » de Zweig. Dehors tout est calme, l’astroport du dôme Cherryh est un havre de paix des plus salutaires.

Je vous recontacte prochainement.



Samuel d’Halescourt

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