Deuxième message du Kindred
Avarie et atelier coiffure
Le propulseur est tombé en rade
dix heures après avoir quitté Mars. L’inertie nous a tout de même
mené à destination, mais avec quel retard !
Le dôme Cherryh et son astroport
nous ouvrent les bras. On nous octroie la place 307 et pour 150 HD
par jour le Kindred est chez lui.
C’est la troisième fois que je
fous les pieds sur Ganymède et sans être des expériences
désastreuses ça n’a jamais été la panacée.
Avant de sortir du vaisseau, je
demande à Floyd de me passer un coup de rasoir, de réajuster ma
crête et d’en renouveler la coloration bleue métal. Il s’exécute
en râlant qu’il n’a quasiment plus de beuh et que je serais bien
avisé de lui en acheter quelques grammes quand je descendrai en
ville.
Floyd descelle la chambre du
moteur après avoir tapé le code d’ouverture de la coque. Une
tonne d’une fine technologie vieille de plus d’un demi-siècle
considérée comme obsolète sauf pour les débrouillards de la
contrebande céleste, les pèlerins du trafic, les errants
mercantiles, les voyageurs du prohibé. Mercenaires de la nécessité,
nous refourguons sans foi ni loi tout ce qui peut faire gonfler nos
escarcelles. Frauduleux et sans aucune culpabilité, nous tirons
notre épingle d’un jeu trop facile à contourner.
Mon associé s’y connaît en
mécanique mais sur ce coup là il aura besoin de l’aide d’un
professionnel et de quelques pièces de rechange. Un moteur c’est
capricieux comme pas deux. Il doit bien y avoir une liste de cent
cinquante composants indispensables au bon fonctionnement de
l’ensemble et tous les six mois vous êtes mûrs pour la
réparation, le changement de l’un d’entre eux.
Je remonte dans le Kindred pour
passer deux messages. Le premier pour prévenir que les pastèques
sont arrivées à notre destinataire. Le second à l’astroport pour
demander le déplacement d’un mécanicien de la Ganymède
Spaceship.
Après quoi je me réchauffe une
soupe Ramen au poulet.
En pleine dégustation, je vous
recontacte prochainement.
Samuel d’Halescourt
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