Quand les Johnny H. étaient pléthoriques
Petit ouvrage sympathique de Patrick Eudeline dans
la collection Incipit, qui devient de plus en plus passionnante au
fur et à mesure des parutions.
Et c’est au milieu de la petite vie de Freddy et
de ses potes que celui qui deviendra légende, Johnny Hallyday, fait
sa première apparition à la télévision et séduit tous les
demi-loubards et autres amateurs de 400 coups en milieu urbain,
surtout parisien.
Le style d’Eudeline incarne assez bien l’ambiance
et le caractère de cette époque. Un endroit du temps où les
racailles de l’époque, les fameux blousons noirs, avaient plus
d’éducation que la majorité des quidams d’aujourd’hui. Un
calme et une sérénité difficilement imaginables de nos jours car
suivant la sacro-sainte loi du progrès linéaire, rien ne saurait
être enviable dans notre passé.
Freddy répond à l’injonction des trois désirs
masculins de base de celui qui débute dans l’existence et que
Johnny évoque dans son chef d’œuvre « Elle est terrible ».
Ces trois désirs étant dans l’ordre : une femme, une voiture
et une maison. Le tout ne pouvant être définitivement pérennisé
que par l’obtention d’un travail honnête, loin des miettes
proposées par la rue.
Pour conclure, Eudeline nous parle des origines, du
plasma primordial d’où émergera toute une culture qui emportera
tout avec elle, jusqu’à la respectabilité.
Il aborde également avec pertinence la question de
l’amitié, complète et transcendantale que l’on peut vivre à
ces âges précédant la majorité civile ; de ces nuits passées
à discuter de tout et de rien lorsque l’on va pioncer les uns chez
les autres. Quand le dénuement, la non possession et l’avenir
incertain nous plongent dans un état de galère qui peut faire de
nous d’authentiques frères.
Samuel d’Halescourt
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