Underworld 3 : Le soulèvement des
lycans de Patrick Tatopoulos (2009) 11/20
Sortez les balistes !
Quand Spartacus rencontre
Roméo et Juliette par l’entremise de la littérature gothique du
XIXème siècle cela donne ce soulèvement des lycans. Entre pauvreté
du scénario, atmosphère fidèle aux précédents et réalisation
tout juste acceptable, le film s’inscrit dans une passabilité qui,
poussée au maximum de ses possibilités artistiques, lui fait
échapper de peu à une forme souterraine de médiocrité.
Il y a quelques belles
séquences, quelques moments réussis. J’invoquerai la scène de la
diligence, le pilonnage du couloir à coups de flèches géantes ou
la mise en cendres de l’héroïne vampirique par soleil interposé,
malencontreusement amoureuse du mauvais loup-garou, d’un loup-garou
tout court. A ce sujet on apprend cette fois de façon claire qu’il
existe deux engeances de lycans. Ceux qui peuvent prendre forme
humaine et se métamorphoser à l’envie et puis les chimiquement
purs ou les archaïques qui demeurent éternellement sous forme
garou, dans une sauvagerie inextinguible.
Bill Nighy est très bon,
livrant une performance étonnante qui éclate de son talent le petit
statut de série B de cette révolte d’esclaves poilus. Il restera
une des meilleures incarnations de cette créature mythique que l’on
nomme vampire au cinéma.
Pour conclure, un
troisième volet, finalement assez ambitieux, qui prend le contre
pied des deux premiers pour nous narrer la genèse du conflit et de
l’antagonisme des deux races mais qui pâtit du manque de sens
artistique des demi-tacherons qui gèrent cette franchise.
Ne boudons pas le plaisir
de rôliste que constitue l’affrontement d’espèces célébrissimes
issues de l’imaginaire gothique et romantique de ces originaux
créateurs et l’étude sociologique et méta-antropologue observée
par ce film. Une sorte de cryptozoologie cinématographique.
Samuel d’Halescourt
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