vendredi 6 février 2015

La vie, l’amour, la mort de Claude Lelouch (1969) Note : 11/20

La vie, l’amour, la mort de Claude Lelouch (1969)


Quand la guillotine fonctionnait encore.




Du Lelouch engagé, dénonçant la peine de mort, on pouvait craindre le pire. Et finalement ça se laisse regarder malgré quelques longueurs et un manque significatif de moyens, bon pas au niveau de Smic Smac Smoc que l’on pourrait rebaptiser le Charles Gérard show mais tout de même.

Le film repose sur les épaules d’Amidou, le Jean-Paul Belmondo du pauvre, qui s’en sort avec un relatif brio.

Lelouch ne joue pas la facilité dans son plaidoyer anti peine capitale. Il aurait pu mettre en scène un innocent injustement condamné. Non, il propose de raconter l’histoire d’un vrai tueur, de prostituées en l’occurrence, qu’il assassine à l’aide d’une obscure technique de karaté qu’il a appris dans les dojos. C’est un tueur compulsif dont on peut se demander si la place est dans une geôle ou dans une structure psychiatrique.

Ici sa place sera la cellule, emprisonné après le verdict, attendant la sentence, le couperet.

A l’annonce de sa condamnation à mort, le film passe de la couleur au noir et blanc qui souligne le caractère pathétique, la froideur administrative et l’absence d’espoir qui accompagneront désormais le personnage principal.

La peur, la terreur qui étreignent Amidou au moment de passer à la guillotine est palpable et fait, quoiqu’on pense du sujet, froid dans le dos. Du Kafka, peut-être mérité, mais du Kafka.

Pour conclure, un film mineur de Lelouch et largement oublié, à juste titre, pas pour le sujet mais par le traitement.
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Un Lelouch singulier, avec un message, heureux de l’avoir exhumé.








Samuel d’Halescourt

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