mardi 3 février 2015

Cosmopolis de David Cronenberg (2012) Note : 15/20

Cosmopolis de David Cronenberg (2012)

« Ma prostate est asymétrique »


Tout commence avec le plan d’ouverture, un long travelling sur une rangée de limousines blanches autour desquelles s’affairent leurs chauffeurs. Puis arrive Pattinson en compagnie de son garde du corps, figure du golden boy qui a réussi, de la start-up à la fortune.

C’est l’histoire de ce jeune homme, désespéré, au bout d’un cycle, quasiment nihiliste. Les protagonistes défilent dans sa limousine et lui exposent leur part de vérité.

Quand une foule anarchisante massacre sa voiture de graffitis, il ne réagit pas, au contraire, il fait corps avec cette fin de monde, le rat devenu hypothétique monnaie d’échange, balancé dans un restaurant où il mange avec sa récente femme.

Son errance le pousse au délire, à l’assassinat de son garde du corps ce qui n’a, à priori, aucun sens si ce n’est celui de se débarrasser de son garde fou afin d’affronter son destin, sa chute, sa descente aux enfers.

Etat suicidaire, logique autodestructrice, il supplie sa maîtresse de le tazer, se tire une balle dans la main, ne réagit pas quand l’arme est pointée sur sa tête prête à tirer avant l’écran noir.

Un film à base de dialogue, ça parle tout le temps, ce qui n’est pas pour me déplaire, surtout quand l’échange est à base de supputations, d’envolées pseudo-philosophiques ou de platitudes sublimées.

Pour conclure, un film à l’atmosphère pesante, un héros éthéré et perdu, une limousine pour fil conducteur, une ville assiégée de manifestants enragés.

L’ensemble reste très mystérieux, le message n’est pas évident, la perte de repère d’un homme riche et puissant qui se jette volontairement dans la gueule du loup après un périple typiquement New-Yorkais : discussions, scènes de sexe et un meurtre froid et incompréhensible.

Film magnifique par l’esthétique, l’ambiance flirtant avec le cyberpunk, la galerie de personnages, du plus sage au plus barré.

Et cette angoisse qui rend humain Pattinson dans son nihilisme et qui revient : « ma prostate est asymétrique ». Un bon film de plus de l’iconoclaste Cronenberg.








Samuel d’Halescourt

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