Pas pleurer – Lydie
Salvayre (2014)
Durruti est mort
Ah ! le Goncourt ! C’est
toujours un rendez-vous que l’on ne saurait manquer.
Ce n’est pas un livre sur la
guerre d’Espagne mais qui se passe pendant la guerre d’Espagne,
ce qui fait une grande différence. C’est avant tout un témoignage,
romancé certes, de la mère de la romancière, la grande histoire
par son petit bout de lorgnette.
Il y a également l’évocation
permanente de Bernanos et de son grand cimetière sous la lune, de
son dégoût des massacres couverts par l’église catholique, sa si
chère église catholique. Livre de Bernanos à lire,
indubitablement. La guerre larvée et sous-jacente entre anarchistes
et communistes incarnée par deux personnages, le frère et le futur
époux de la narratrice, nous montre qu’au-delà de l’idéologie,
ce sont aussi et avant tout des rancœurs personnelles qui les
agitent.
Le titre de l’ouvrage reste
énigmatique, « pas pleurer », difficile d’identifier
ce à quoi cela peut faire référence. Et en fait si, c’est ce
moment où enceinte de son amant français rencontré pendant ses
pérégrinations libertaires, elle doit épouser le parti que sa mère
a choisi, accepter son sort comme une adulte, ne pas pleurer.
Pour conclure, un livre bien
écrit, d’une grande exigence, que ce soit au niveau du vocabulaire
ou du style. Un voyage dans les méandres d’un conflit qui opposa
quatre factions, les unes massacrant les autres à tour de rôle.
Histoire passionnante et
fascinante, prix Goncourt mérité, faute de mieux !
Samuel d’Halescourt
Ah ces mots oubliés aussi précieux qu'inutiles (à part pour gagner au scrabble) !
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