Un préquel au Docteur Folamour
Le film ne vaut que pour ses vingt
cinq dernières minutes qui sont, sans être hilarantes, un concentré
de génie et de trouvailles.
Au début, on doit encore se taper
les excentricités d’Harpo avec qui il faudrait employer des
méthodes staliniennes et effacer toutes ses scènes solo des films
des Marx Brothers tellement elles sont affligeantes, une réification
de l’ânerie transcendantale.
Cette soupe au canard est ce
qu’aura produit de mieux le quarteron d’amuseurs parmi les cinq
films de leur tableau d’honneur. J’en veux pour preuve cette
simple séquence où Groucho se retrouve la tête enfoncée dans une
cruche et lorsqu’on parvient à l’enlever, son occiput en a pris
la forme et la dimension, la moustache en prime évidemment. On
devine là une origine, un début de genre, la base d’un humour
absurde et surréaliste qui essaimera et donnera des petits, une
filiation. Tout démarra d’une cruche.
Pour conclure, une demi-heure de
légende à ranger au panthéon du culte pour l’éternité.
Groucho reste la figure
emblématique, la locomotive, l’attraction principale d’une œuvre
taillée sur mesure pour lui et qui, in fine sans sa présence,
côtoierait dangereusement le néant artistique.
Je termine ainsi ma plongée
rétrospective dans l’univers décalé et anarchisant des Marx
Brothers à quatre, avec des sentiments mitigés, partagés entre une
certaine admiration et l’impression d’avoir été le témoin d’un
trop plein de médiocrité.
Samuel d’Halescourt
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