dimanche 24 avril 2016

Le miroir aux alouettes, principes d’athéisme social (2016) – Michel Onfray Note : 16/20

Anarchisme bien ordonné commence par soi-même


Onfray compile ici toutes les thèses qui sont les siennes et qu’il distille sur les différents plateaux télés depuis quelques années, de son réquisitoire anti-Mitterrandien à sa vision de l’islam, à la fois dichotomique et unitaire, en passant par ses réflexions sur ce qui rend possible le FN.

Entouré de Palante et Proudhon, il ne philosophe pas au marteau mais au morgenstern à deux mains, pulvérisant certains prêt-à-penser contemporains de ses analyses perforantes et de son intelligence contondante.

Son éloge du général de Gaulle fait plaisir à lire, la reconnaissance du grand homme qu’il fût et des institutions qu’il imposa, taillées à sa dimension et non proportionnées aux nains qui lui succéderont.

Mitterrand en prend pour son grade. Sa biographie la moins reluisante, mais bien réelle, nous est assénée ainsi que la critique virulente de ses deux péchés originaux : le tournant libéral de 1983 et l’atlantisme de la guerre du golfe, qui constituent toujours les deux boussoles du pouvoir actuel sensiblement du même bord.

Onfray nous met également en garde contre le catéchisme anarchiste et nous invite à faire preuve d’esprit anarchisant même vis-à-vis des chapelles de l’anarchie ; bref être un athée social global et ne faire confiance, une fois débarrassé de ses névroses et ses passions, qu’à son propre intellect, débarrassé de toute idéologie, de tout dogme, ce qui implique forcément de pratiquer le transcourant et le hors piste.

Pour conclure, un bon livre d’Onfray qui résume une pensée développée depuis quelques années et qui est présentée de façon cohérente, les chapitres développant un thème amenant logiquement sur le suivant et qui constitue un trait d’union avec le travail qu’il fournira par la suite.

Sa critique des médias, n’allant pas jusqu’à dire qu’elle est pertinente, et tout du moins intéressante, ces agents du libéralisme transmutant le peuple en populace.

Et vive Georges Palante !




Samuel d’Halescourt


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