Anarchisme bien ordonné commence par
soi-même
Entouré de Palante et Proudhon,
il ne philosophe pas au marteau mais au morgenstern à deux mains,
pulvérisant certains prêt-à-penser contemporains de ses analyses
perforantes et de son intelligence contondante.
Son éloge du général de Gaulle
fait plaisir à lire, la reconnaissance du grand homme qu’il fût
et des institutions qu’il imposa, taillées à sa dimension et non
proportionnées aux nains qui lui succéderont.
Mitterrand en prend pour son
grade. Sa biographie la moins reluisante, mais bien réelle, nous est
assénée ainsi que la critique virulente de ses deux péchés
originaux : le tournant libéral de 1983 et l’atlantisme de la
guerre du golfe, qui constituent toujours les deux boussoles du
pouvoir actuel sensiblement du même bord.
Onfray nous met également en
garde contre le catéchisme anarchiste et nous invite à faire preuve
d’esprit anarchisant même vis-à-vis des chapelles de l’anarchie ;
bref être un athée social global et ne faire confiance, une fois
débarrassé de ses névroses et ses passions, qu’à son propre
intellect, débarrassé de toute idéologie, de tout dogme, ce qui
implique forcément de pratiquer le transcourant et le hors piste.
Pour conclure, un bon livre
d’Onfray qui résume une pensée développée depuis quelques
années et qui est présentée de façon cohérente, les chapitres
développant un thème amenant logiquement sur le suivant et qui
constitue un trait d’union avec le travail qu’il fournira par la
suite.
Sa critique des médias, n’allant
pas jusqu’à dire qu’elle est pertinente, et tout du moins
intéressante, ces agents du libéralisme transmutant le peuple en
populace.
Et vive Georges Palante !
Samuel d’Halescourt
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