dimanche 12 juin 2016

Election 2 – Johnnie To (2006) Note : 11/20

Réinvention du chenil au cinéma


Le principal intérêt de cette suite, qui en a peu, est le personnage interprété par Louis Koo, entrepreneur charismatique en pleine réussite qui veut s’emparer du poste suprême de la prestigieuse triade. Apparaît trop peu Simon Yam, personnage pourtant incontournable de l’esprit du diptyque, président en place qui n’est exploité que comme un vulgaire troisième rôle, négligeable au récit.

Cependant il n’y a pas tromperie sur la marchandise et cette suite reste fidèle au premier opus par ses cadres, sa photographie, son ambiance et sa réalisation.

Le sceptre, si important dans l’original, n’a ici quasiment aucune importance, relégué au rang de gadget, ce qui se comprend de la part de To puisque revoir la cavalcade qui entourait sa captation aurait été redondant, du déjà vu.

Bien que moyen, Election 2 reste une belle carte de visite des potentialités du cinéma chinois de la décennie écoulée, surtout en matière de polar.

L’imposante aire urbaine alternant avec la quiétude campagnarde, l’explosion de violence faisant place à la tranquillité des protagonistes.

Pour conclure, un pari à demi réussi par Johnnie To, mais ne vaut-il pas mieux investir son talent sur le prolongement d’un bon film plutôt que de se planter lamentablement avec de l’inédit ?

Le parachute Election est tellement fort qu’il ne peut pas complètement décevoir.

Election 2 comme le premier est un film de triades contemplatif. Bien sûr il y a de l’égorgement, de l’écrasement de mains à la masse, du tabassage en voiture et de la cohabitation forcée avec berger allemand qui contenteront les pulsions et la catharsis qui y est liée des plus demandeurs d’images chocs, mais dans le fond ça demeure une belle fresque poético-urbaine sur un milieu des plus féroces.




Samuel d’Halescourt

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